Importation de produits avicoles : l’Etat ne peut ‘’éternellement’’ fermer les frontières

Mardi 1 Octobre 2013

L’Etat du Sénégal ne peut pas fermer ‘’éternellement’’ ses frontières à l’importation des produits avicoles, au risque de transgresser les règles de commerce international et de compromettre les pays et structures partenaires au développement, a déclaré mardi à Dakar, le ministre de l’Elevage et des Productions animales, Aminata Mbengue Ndiaye.


Importation de produits avicoles : l’Etat ne peut ‘’éternellement’’ fermer les frontières
‘’Nous n’avons pas le droit quelles que soient les règles régies par le commerce international d’exposer brutalement ces investisseurs sénégalais à une compétition dont ils seront inéluctablement perdants, compte tenu des différences entre les rapports de force avec les producteurs des pays exportateurs’’, a-t-elle dit. Aminata Mbengue présidait l’assemblée générale constitutive de l’interprofession de la filière avicole, en présence du secrétaire permanent de la Stratégie de croissance accélérée (SCA) Ibrahima Wade, du président de la grappe élevage, industrie et production animale de la SCA, Mansour Cama et du coordonnateur du comité ad hoc de l’interprofession avicole, Idrissa Kama, parmi d’autres acteurs.

Le Sénégal, avec l’avènement de la grippe aviaire, avait procédé, en 2005, à la fermeture de ses frontières au nom du principe de précaution jusqu’en 2020. Ce qui a boosté l’investissement de privés sénégalais, chiffré, selon le ministre, à 20 milliards de FCFA en 5 ans dans le secteur. Selon Mme Ndiaye, la volonté des autorités sénégalaises de protéger leurs producteurs est sans équivoque mais rappelle que ''nous vivons dans un monde régi par les conventions internationales auxquelles notre pays a souscrit’’. ''Cette journée sera une référence dans l’histoire de l’élevage au Sénégal car va marquer un tournant décisif dans l’organisation des professionnels du secteur (…), qui est une volonté indéniable de bâtir un avenir prospère pour la filière avicole dans l’unité, dans la concertation et le consensus’’, a-t-elle soutenu. Il s’agit pour le secteur ‘’de disposer d’une structure représentative forte garante de leurs intérêts et qui puisse être un interlocuteur fiable au niveau des instances de décisions nationales et internationales''.

En effet, Ibrahima Wade a rappelé que la contribution de l’aviculture sénégalaise au Produit intérieur brut (PIB) de l’élevage est de 17 % et en 2011 le chiffre d’affaire global du secteur avait été évalué à 128 milliards de FCFA sans oublier, le nombre d'emplois qu'il génère estimé à 30.000. ‘’Mais ces résultats intéressants cachent la vulnérabilité de la filière qui est marquée par des coûts de production élevés, et du manque notoire d’infrastructure de mise en marché comme les abattoirs, les unités de découpe de transformation et de conservation’’, a ajouté le ministre de l'Elevage. Elle a cependant rappelé que des importations de découpe de volaille à très bas prix compromettraient la filière avicole nationale avant de solliciter les acteurs à penser à commercialiser la découpe de volaille dans les marchés traditionnels. Le ministre a évoqué la négociation d'un programme efficace de protection pour une période de dix ans au cours de laquelle les acteurs, accompagnés par l'Etat, devront s'employer à renforcer la productivité et la compétitivité de la filière avicole nationale, afin de faire face aux contraintes du marché international, à l'ouverture des frontières en 2023.
APS
Actu-Economie


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