L’IA pourrait atteindre 4 800 milliards de dollars d’ici 2033 et s’imposer comme la principale technologie d’avant-garde

Jeudi 10 Avril 2025

Sa croissance fulgurante risque d’accentuer les fractures mondiales, son développement restant concentré dans quelques grandes économies et entreprises.


L’IA pourrait atteindre 4 800 milliards de dollars d’ici 2033 et s’imposer comme la principale technologie d’avant-garde
L’intelligence artificielle (IA) s’impose rapidement comme la technologie phare de notre époque. Un nouveau rapport d’ONU commerce et développement (CNUCED)  prévoit que le marché mondial de l’IA passera de 189 milliards de dollars en 2023 à 4 800 milliards en 2033 – soit une multiplication par 25 en dix ans.

D’ici là, l’IA pourrait quadrupler sa part dans le marché mondial des technologies de pointe – passant de 7 % à 29 % – et devenant ainsi la force dominante du secteur.

Mais cette croissance rapide pourrait creuser les inégalités mondiales. Le développement de l’IA est fortement concentré, les grandes économies avancées bénéficiant d’un réservoir de talents plus ample et de compétences plus développées.

En 2022, seules 100 entreprises – principalement aux États-Unis et en Chine – représentaient 40 % des dépenses mondiales de recherche et développement. Ensemble, ces deux pays détiennent 60 % des brevets en IA et produisent un tiers des publications scientifiques mondiales dans le domaine.

L’IA et l’emploi : un impact mondial

L’IA transforme déjà de nombreux secteurs – de la création de contenu et la conception de produits à la programmation automatisée et le service client.

À l’échelle mondiale, environ 40 % des emplois pourraient être touchés, avec un tiers des postes dans les économies avancées exposés au risque d’automatisation. Mais ces mêmes économies sont aussi les mieux placées pour en tirer parti : 27 % de leurs emplois pourraient être renforcés par l’IA, entraînant des gains de productivité et une valorisation des compétences humaines.

Les pays en développement doivent rattraper leur retard stratégique

Pour s’affirmer dans un monde où l’IA joue un rôle de plus en plus central, les pays en développement doivent repenser leurs politiques industrielles, en mettant l’accent sur la technologie, l’innovation et les services à forte intensité de connaissances.

Ils doivent aussi rattraper leur retard dans l’élaboration de stratégies nationales sur l’IA. En 2023, deux tiers des économies développées en disposaient, contre seulement 30 % des pays en développement (hors pays les moins avancés). Parmi ces derniers, seuls 12 % avaient adopté une stratégie.

Le rapport souligne que ces stratégies doivent s’appuyer sur trois leviers fondamentaux : les infrastructures, les données et les compétences. Les priorités incluent :
  • La modernisation des infrastructures pour garantir un accès équitable à l’électricité, à internet et aux capacités informatiques.
  • La promotion des données ouvertes et le partage d’information afin de faciliter le stockage, l’accès et la coopération.
  • Le développement d’une culture de l’IA dans l’ensemble de la population, en intégrant les disciplines STEM et l’IA dans les systèmes éducatifs, dès l’école primaire et tout au long de la vie.

L’avenir de l’IA se joue à l’échelle mondiale : la coopération est essentielle

L’IA dépasse les frontières, mais sa gouvernance est fragmentée et dominée par un petit nombre de pays riches. Seuls les pays du G7 participent à l’ensemble des grandes initiatives internationales de gouvernance de l’IA, tandis que 118 pays – pour la plupart en développement – en sont totalement absents.

Ce manque de représentation est préoccupant. Si les réglementations nationales sont importantes, une coopération mondiale inclusive est indispensable pour que l’IA serve l’intérêt général.

Le paysage actuel de l’IA est dominé par de grandes entreprises technologiques multinationales. Apple, Nvidia et Microsoft ont chacune une capitalisation boursière d’environ 3 000 milliards de dollars – soit l’équivalent du produit intérieur brut de tout le continent africain.

Le Rapport sur la technologie et l’innovation 2025  appelle à une gouvernance de l’IA plus inclusive, centrée sur l’humain, et plaide pour une coopération plus inclusive afin d’aligner l’IA sur les objectifs de développement et d’en garantir les bénéfices pour tous.
Une coopération internationale renforcée peut faire de l’IA un levier de progrès partagé – plutôt qu’un facteur de divisions accrues.
https://unctad.org/fr




 
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