La COP7 a démarré ce lundi 7 novembre au India Expo Centre à Greater Noida et ce premier jour, la presse et le public ont pu assister à toutes les activités depuis les discours d’ouverture jusqu’à la soirée culturelle. Dans la journée, les médias avaient été informés que leur présence dans les plénières et les diverses commissions et groupes de travail dépendrait d’une décision de la plénière de les assimiler ou non au public. Le mardi matin, les journalistes ont appris au cours de la conférence de presse que la décision avait été prise de ne pas les assimiler au public et que pour cette raison, ils ne pourraient plus assister aux discussions sur la Convention Cadre et le Protocole pour éliminer le Commerce illicite des produits du tabac.
Le journaliste nigérian Temitope Ajayi de Lagos Today après un long voyage d’une douzaine d’heures de Lagos à Delhi pour couvrir la COP, était à la conférence de presse quand il a appris avec ses confrères que jusqu’à la fin de la semaine, il devrait se contenter de participer aux conférences de presse et d’interviewer les délégués dans les couloirs entre deux réunions et durant les pauses.
« J’ai été choqué, je ne comprends vraiment pas comment une cinquantaine de journalistes accrédités venus d’Amérique, d’Europe, d’Afrique du monde entier pour couvrir cette conférence, ne peuvent pas assister aux discussions. » La plupart des journalistes étaient agités et ils ont exprimé leur mécontentement et leur frustration. Deux journalistes canadiens ont protesté vigoureusement.
Ce manque de discernement entre les médias et le public est une manifestation de la suspicion que l’OMS et le Secrétariat de la Convention-cadre ont à l’encontre de l’Industrie du tabac qui soit disant chercherait par tous les moyens possibles d’infiltrer les Conférences des Parties pour défendre ses intérêts.
« L’OMS et les Parties ne peuvent pas demander à l’industrie du tabac d’être responsable et de rendre des comptes alors qu’ils ont les mêmes travers, qu’est-ce qu’ils cachent ? L’OMS et les Parties déclarent que les médias sont cruciaux, qu’ils sont des partenaires essentiels, comment sommes-nous des partenaires alors que nous ne savons pas ce que nous faisons et qu’ils veulent décider de ce que nous devons savoir ! Assimiler les médias au public n’est pas correct, les médias sont censés éduquer et informer le public. Les journalistes sont des partenaires pas des adversaires », s’offusque le journaliste. Il n’admet pas l’insinuation de la CCLAT que les médias peuvent être utilisés par l’industrie du tabac. Il sait déjà que dans ces conditions, il ne participera à aucune autre COP car « il est inutile de perdre son temps pour venir à une conférence d’un tel niveau et tourner en rond en attendant la conférence de presse. En tant que journaliste quelle question poseriez-vous à la conférence de presse si vous ne savez pas ce qui s’est dit et à qui poser cette question ? »
Après la décision d’exclusion des journalistes le journaliste américain Drew Johnson à tenter de s’introduire dans une salle où une commission était réunie mais il en a été rapidement extirpé manu militari. Il s’est ensuite exprimé pour manifester son mécontentement.