De ce fait, pense Frédéric Viel, président de l’Association française du coton (Afcot), «les exportations de coton d’Afrique en Chine pourraient alors tomber à 120 000 tonnes en 2015, soit 2 fois moins qu’en 2014 et 3 fois moins qu’en 2012. Associée à la baisse des cours mondiaux, ce fléchissement considérable des importations chinoises sera «une équation difficile à résoudre pour les sociétés cotonnières africaines».
De ce point de vue, la Sodecoton, dont l’une des principales destinations des exportations est la Chine, et dont la production 2014, projetée à 240 000 tonnes, représente le double l’ensemble des prévisions d’importations africaines de la Chine en 2015 (120 000 tonnes sur un total de 894 000 tonnes), pourrait subir une mévente de son produit l’année prochaine, à défaut d’être obligée d’accepter un prix de vente du kg de coton brut au rabais.
Cette situation pourrait également booster la pratique de l’évasion de la production camerounaise vers le Nigéria, déjà fort préjudiciable à l’entreprise ; pratique orchestrée par des producteurs locaux qui perçoivent pourtant des crédits de campagne de la Sodecoton. Les différents manques à gagner qui en découleraient rendraient vulnérable le fleuron de l’agro-industrie dans le septentrion camerounais, lequel pourrait alors difficilement honorer ses engagements auprès des banques locales qui financent généralement les campagnes cotonnières.
Bien qu’aucune information sur ces difficultés éventuelles ne filtre à la Sodecoton, Commodafrica annonce déjà que cette conjoncture mondiale sur le marché du coton sera plus rude pour les pays d’Afrique de l’Ouest, «où la production de coton devrait bondir de 16% à 1,8 million de tonnes selon les prévisions du département américain de l’Agriculture (USDA). Par exemple, pour le Burkina Faso, dont la production est estimée à 700 000 tonnes en 2014/15, le déficit serait de 12 milliards de FCfa. Le fonds de lissage ne permettra de couvrir qu’environ 5 milliards de FCfa. Et dans les autres pays, un tel mécanisme n’existe pas»
Ecofin
De ce point de vue, la Sodecoton, dont l’une des principales destinations des exportations est la Chine, et dont la production 2014, projetée à 240 000 tonnes, représente le double l’ensemble des prévisions d’importations africaines de la Chine en 2015 (120 000 tonnes sur un total de 894 000 tonnes), pourrait subir une mévente de son produit l’année prochaine, à défaut d’être obligée d’accepter un prix de vente du kg de coton brut au rabais.
Cette situation pourrait également booster la pratique de l’évasion de la production camerounaise vers le Nigéria, déjà fort préjudiciable à l’entreprise ; pratique orchestrée par des producteurs locaux qui perçoivent pourtant des crédits de campagne de la Sodecoton. Les différents manques à gagner qui en découleraient rendraient vulnérable le fleuron de l’agro-industrie dans le septentrion camerounais, lequel pourrait alors difficilement honorer ses engagements auprès des banques locales qui financent généralement les campagnes cotonnières.
Bien qu’aucune information sur ces difficultés éventuelles ne filtre à la Sodecoton, Commodafrica annonce déjà que cette conjoncture mondiale sur le marché du coton sera plus rude pour les pays d’Afrique de l’Ouest, «où la production de coton devrait bondir de 16% à 1,8 million de tonnes selon les prévisions du département américain de l’Agriculture (USDA). Par exemple, pour le Burkina Faso, dont la production est estimée à 700 000 tonnes en 2014/15, le déficit serait de 12 milliards de FCfa. Le fonds de lissage ne permettra de couvrir qu’environ 5 milliards de FCfa. Et dans les autres pays, un tel mécanisme n’existe pas»
Ecofin