La Bourse l’avait porté en triomphe. En février, le président Trump claironner, avec le sens de la mesure qu’on lui connaît, une réforme fiscale « phénoménale » dans les deux à trois semaines, sembable à celle de l’ère Reagan, pour donner un coup de fouet à la croissance. Hier, le 26 avril, soit près de trois mois après, il envoyait Steven Mnuchin, son secrétaire au Trésor, et Gary Cohn, son conseiller économique, présenter ses propositions en la matière. Un peu à la va-vite, histoire de « sauver ses 100 jours » à la Maison-Blanche, marqués par l’échec de l’abrogation de l’Obamacare, commente-t-on chez CM-CIC Securities. Ces propositions ne tenaient que sur « un seul côté d’une feuille », moque-t-on chez Capital Economics à Londres. « Le nouveau plan fiscal ressemble beaucoup à l’ancien », celui de la campagne présidentielle, écrit le chef économiste du cabinet de recherche économique, Paul Ashworth. « L'administration Trump n'a pas proposé, hier, un texte complet de baisses d'impôts prêt à être voté par le Congrès, mais un simple copié-collé des promesses de campagne de Donald Trump », abonde également en ce sens Christian Parisot, chef économiste chez Aurel BGC à Paris, qui parle d’un « Trumperie » peu appréciée en Bourse. « La présentation contient les grandes lignes qui serviront de base de négociation avec le Congrès, qui s'annoncent longues et difficiles. Il ne s'agit pas d'un plan finalisé de baisses d'impôts, prêt à être voté. » L'objectif de l’administration est pourtant de faire adopter la réforme cette année.
Creusement du déficit
Si ce plan fait miroiter une importante baisse de la fiscalité des entreprises (l’impôt sur les sociétés serait ramené de 35% à 15%) et des ménages (le nombre de tranches passerait de sept à trois, 10%, 25%, 35%) ainsi qu'une simplification via la suppression de nombreuses niches et un rabais ponctuel sur les profits rapatriés de l'étranger, « il ne contient aucune surprise », râlent les stratégistes de chez CM-CIC. Et surtout, « rien n'est prévu pour son financement qui devra se faire grâce à une augmentation de la croissance (l’idée est celle-ci : la baisse des impôts dynamisera la croissance, ce qui générera suffisamment de nouvelles recettes fiscales pour compenser le manque à gagner de la baisse des impôts). Les effets positifs ne se matérialiseront pas du jour au lendemain et une hausse du déficit budgétaire est à attendre. Cette réforme, si elle est votée au Congrès en l’état, pourrait contribuer à la hausse des taux américains déjà alimentée par le resserrement monétaire que la Fed sera en mesure de poursuivre. » Paul Ashworth estime que cette réforme n’a aucune chance d’être votée par les parlementaires : « Ni les démocrates [pour qui ce plan profitera en premier lieu aux plus riches, y compris à la famille Trump], ni les faucons républicains ne supporteront ces propositions et, du fait du coût à long terme, le plan aura besoin d’une super majorité de soixante voix au Sénat. De l’ancien plan était attendu un accroissement du déficit de 7.000 milliards de dollars sur dix ans. Pour cette seule raison, ce plan ne sera jamais approuvé par le Congrès, et encore moins via un budget de réconciliation qui oblige à au moins dix ans de neutralité de revenus. »
Creusement du déficit
Si ce plan fait miroiter une importante baisse de la fiscalité des entreprises (l’impôt sur les sociétés serait ramené de 35% à 15%) et des ménages (le nombre de tranches passerait de sept à trois, 10%, 25%, 35%) ainsi qu'une simplification via la suppression de nombreuses niches et un rabais ponctuel sur les profits rapatriés de l'étranger, « il ne contient aucune surprise », râlent les stratégistes de chez CM-CIC. Et surtout, « rien n'est prévu pour son financement qui devra se faire grâce à une augmentation de la croissance (l’idée est celle-ci : la baisse des impôts dynamisera la croissance, ce qui générera suffisamment de nouvelles recettes fiscales pour compenser le manque à gagner de la baisse des impôts). Les effets positifs ne se matérialiseront pas du jour au lendemain et une hausse du déficit budgétaire est à attendre. Cette réforme, si elle est votée au Congrès en l’état, pourrait contribuer à la hausse des taux américains déjà alimentée par le resserrement monétaire que la Fed sera en mesure de poursuivre. »
Paul Ashworth estime que cette réforme n’a aucune chance d’être votée par les parlementaires : « Ni les démocrates [pour qui ce plan profitera en premier lieu aux plus riches, y compris à la famille Trump], ni les faucons républicains ne supporteront ces propositions et, du fait du coût à long terme, le plan aura besoin d’une super majorité de soixante voix au Sénat. De l’ancien plan était attendu un accroissement du déficit de 7.000 milliards de dollars sur dix ans. Pour cette seule raison, ce plan ne sera jamais approuvé par le Congrès, et encore moins via un budget de réconciliation qui oblige à au moins dix ans de neutralité de revenus. »
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