Dans une réflexion intitulée « Gérons-nous notre économie aussi bien que nos finances publiques ? » M. Sarr avance que les performances de l’économie sénégalaise continuent d’être faibles par rapport aux ambitions des autorités et des sénégalais. « A l’image de ce qui se passe dans la zone euro d’ancrage, notamment en France, ajoute-t-il, l’austérité budgétaire est en train de contribuer à atténuer la demande intérieure dans un contexte de baisse généralisée des prix, la déflation ayant fini de gagner le Sénégal ».
Même s’il se félicite au passage, de l’atteinte de leurs objectifs par les autorités sénégalaise en termes de recettes et de déficit budgétaire au premier semestre 2014, M. Sarr soutient néanmoins qu’elles ne peuvent pas vraiment les améliorer à court terme, n’ayant pas les instruments nécessaires de gestion économique. Selon lui, « notre salut dépendra du succès des actions de la Banque Centrale Européenne et de leur impact sur l’euro », soutient avec force cet expert. Pour lui, les autorités sont donc obligées dans le cadre du Plan Sénégal Emergent (PSE) de revoir à la baisse leurs ambitions d’impulsion de la croissance par la puissance publique. « Si les investissements publics seront tout au plus catalyseurs d’investissements privés plutôt que moteurs dans un contexte d’austérité budgétaire, pouvons-nous nous attendre à une amélioration du quotidien des sénégalais dans un proche avenir? La réponse est malheureusement non de notre point de vue », avance encore le directeur du CEFDL.
A ses yeux, il faut mettre les sénégalais dans des conditions qui leur permettront de découvrir eux-mêmes les secteurs d’activités à investir et les investisseurs étrangers de décoder les signaux correspondants.
« Nous gérons bien nos finances publiques, mais il va nous falloir nous donner les moyens de gérer notre économie pour sortir du cercle vicieux de l’endettement extérieur », soutient M. Sarr.
El Hadj Diakhaté