Le Sénégal a besoin de 575 milliards pour "faire face aux APE"

Samedi 6 Décembre 2014

Le Sénégal à besoin de 575 milliards de FCFA pour renforcer sa production afin de "faire face aux accords de partenariat économique" (APE) qui devraient être signés avec l'Union européenne (UE), a précisé vendredi le ministre du Commerce, du Secteur informel, de la Consommation, de la Promotion des produits locaux et des PME, Alioune Sarr.


Alioune Sarr,ministre du Commerce, du Secteur informel, de la Consommation, de la Promotion des produits locaux et des PME
Alioune Sarr,ministre du Commerce, du Secteur informel, de la Consommation, de la Promotion des produits locaux et des PME
‘’Le Sénégal a déjà travaillé sur le Programme de l'accord de partenariat économique pour le développement (PAPED) et les services du Commerce, de l’Economie des Finances ont estimé les besoins de l’économie du Sénégal pour faire face aux APE à 575 milliards, soit un milliard d’euros’’, a-t-il indiqué.

M. Sarr répondait aux interpellations de députés, lors du vote du projet de budget de son département. ’’Evidemment, il y a des défis pour les APE, c'est-à-dire notre capacité de construire une offre compétitrice’’, a-t-il ajouté.

Il a jugé normal que cette somme soit ‘’destinée à renforcer notre tissu de production'', prévenant que ''[...] tant que nous ne développerons pas une production intérieure de qualité, quel que soit l'accord, nous ne serons jamais en sécurité’’.

‘’On a souvent tendance à penser que les APE viennent pour trouver un espace vide. Ce qu’il faut rappeler sur les APE est que l’Afrique de l’Ouest à une première ligne de défense qui est constituée par le tarif extérieur commun [TEC]’’, a-t-il soutenu.

Alioune Sarr a donné l’exemple de la filière oignon, qui, comme la pomme de terre, est placée dans la cinquième bande du tarif extérieur commun, avec un taux de 35%.

‘’Autrement dit avec l’APE, l’oignon sénégalais et la pomme de terre seront taxés à 35%. Le producteur de la vallée, de Louga a 35% de protection’’, a-t-il expliqué, soulignant l’importance, en retour, pour ce dernier ‘’de travailler sur la qualité’’.

M. Sarr estime que l’oignon sénégalais va avoir une protection supplémentaire de 35%. 

Avec cela, a-t-il dit, les producteurs sénégalais auront plus d’atouts, avec un TEC qui va entrer en vigueur le 1er janvier. ’’Avec toutes ces avantages, l’agriculture du Sénégal n’est pas menacée’’, a-t-il tenté de rassurer.

Il a assuré aux députés qu’ils auront la possibilité, une fois que l’accord leur sera soumis, de voir un certain nombre de mesures prises pour protéger le producteur africain. Il a souligné que des mesures anti-dumping sont même prévues.

Alioune Sarr a assuré aux parlementaires que ‘’ces accords, défendus par des Sénégalais brillants, des Sénégalais patriotes, qui défendent l’intérêt de leur pays, n’est pas fait pour mettre à niveau faible notre économie’’.
APS
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