MARCEL ALAIN DE SOUZA, PRÉSIDENT DE LA COMMISSION DE LA CEDEAO : « Nos pouvoirs judiciaires devraient être plus réactifs dans le jugement de cas de blanchiment de capitaux... »

Mardi 16 Août 2016

Le taux de condamnation est une preuve de l’efficacité ou non de tout dispositif. C’est la conviction de Marcel Alain de Souza, président de la Commission de la Cedeao qui soutient que le pouvoir judiciaire dans notre région devrait être plus réactif dans le jugement de cas de blanchiment de capitaux et de financement du terrorisme. Il s’exprimait ce mardi, lors de l’ouverture à Saly-Portudal, du Forum des parties prenantes du Groupe Intergouvernemental d’Action contre le Blanchiment d’Argent en Afrique de l’Ouest (GIABA) sur les questions émergentes de lutte contre le blanchiment de capitaux et de financement du terrorisme (LBC/FT) et les incidences pour les Etats membres.


M Marcel Alain De Souza président de la Commission de la CEDEAO
M Marcel Alain De Souza président de la Commission de la CEDEAO
Le président de la Commission de la Cedeao a magnifié la tenue de ce forum de trois jours qui s'est ouvert ce mardi, surtout dans un contexte la prévalence du blanchiment des capitaux, en particulier, le trafic de drogues, d’armes et de munitions, la traite des êtres humains ainsi que le terrorisme et son financement sévissent dans la région. Ces crimes,  a soutenu Marcel Alain de Souza, ont engendré des effets délétères et des conséquences néfastes sur les économies du monde entier et les états membres de la Cedeao n’ont pas été épargnés par ces fléaux. Aussi, a-t-il ajouté, la région a, au cours de ces dernières années, servi de plaque tournante pour le transit illicite de drogues en provenance d’Amérique latine et d’Asie vers l’Europe. « La vulnérabilité de notre région à ces crimes est due à la porosité des frontières, à l’inefficacité du dispositif de répression criminelle, à l’inadéquation du cadre de surveillance et à la pauvreté endémique accentuée par la corruption corrosive », a-t-il expliqué. Pour le président de la Commission de la Cedeao, « le pouvoir judiciaire dans notre région devrait être plus réactif dans le jugement de cas de blanchiment de capitaux et de financement du terrorisme vu que le taux de condamnation est une preuve de l’efficacité ou non de tout dispositif ».
A son avis, la lutte contre le crime organisé ne peut s’effectuer en vase clos. D’où la nécessité, selon lui, d’élargir  la participation pour inclure des acteurs non-étatique, en particulier les organisations de la société civile, mais aussi l’implication de façon active du secteur privé qui, a-t-il précisé, demeure un allié essentiel dans la mise en œuvre de mesures efficaces contre le blanchiment de capitaux et le financement du terrorisme.
Pour Marcel Alain de Souza, la Cedeao et le Giaba sont des cadres majeurs de mise en œuvre des instruments régionaux relatifs à la lutte contre le blanchiment des capitaux et le financement du terrorisme. Notre région s’est engagée à se soumettre  aux mesures internationales, en particulier les normes du Groupe d’action financière (Gafi).
Après le premier cycle d’évaluations mutuelles subi par tous les Etats membres sous la conduite du Giaba entre 2007 et 2012,  le second cycle va démarrer très prochainement. Et selon le président de la Commission de la Cedeao, un renforcement des réponses stratégiques et multiformes engendrées par le crime organisé s’impose. « Le cadre stratégique devrait être suffisamment exhaustif et répondre efficacement aux facteurs mondiaux, régionaux et nationaux qui ont tendance à faciliter la commission du crime organisé », a-t-il indiqué. « Le pouvoir judiciaire, les agences de répression criminelle, les cellules de renseignement financier, les organes de contrôle et de régulation, les organes de poursuites, les assujettis devraient être renforcé afin d’améliorer les efforts régionaux globaux dan la lutte contre le crie organisé », a fait savoir M. De Souza. Il a également plaidé pour que « les Cellules de renseignement financier  puissent être dotées de ressources adéquates en tant qu’organismes national central de réception, d’analyse et de diffusion des renseignements financiers qui pourraient faciliter les enquêtes, poursuites et condamnations pour blanchiment de capitaux et financement du terrorisme ».
A.DIEYE.
 
UEMOA-CEDEAO


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