Il a fait le tour du monde pour revenir finalement s’installer à Bamako en 2008, cette ville dont il aime la quiétude le soir, pas très loin du fleuve Niger, malgré les embouteillages de fin de journée et les fumées de diesel.
Pour cet « enfant gâté » de l’Afrique, fils de grand banquier international qui a vécu ses premières années au Tchad et en Arabie saoudite, fait ses classes en banlieue parisienne avant d’étudier et de travailler dans la finance à Chicago, aux États-Unis, puis à Montréal, au Canada, « l’important, c’est de rendre aux autres ce que la vie [lui] a donné ».
Seyni Nafo se souvient que certains de ses camarades, lorsqu’il était étudiant, se moquaient de son côté « messianique, quasi christique ». « Quand je lis que depuis trente ou quarante ans les populations fuient le nord du Mali à cause de la désertification et que tout cela a un impact sur les relations entre les communautés du côté de Kidal, je me sens investi d’une mission. »
Aujourd’hui, à tout juste 34 ans, celui qui se considère comme un « diplomate environnemental » est le plus jeune négociateur de la Convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques (COP21) qui doit se tenir à Paris du 30 novembre au 11 décembre. Tous ceux qui l’ont approché saluent son pragmatisme et son sens du dialogue.
Il apporte beaucoup de dynamisme dans un milieu où il y a beaucoup de gens apathiques, rapporte son ancien mentor
« C’est un peu comme s’il avait eu sept vies, résume Tosi Mpanu Mpanu, son ancien mentor au groupe africain des négociateurs sur le climat auprès de l’ONU. Cela lui a donné une approche du monde dénuée de préjugés. Il sait se mettre à la place des autres, ce qui le rend efficace dans les négociations. Il apporte beaucoup de dynamisme dans un milieu où il y a beaucoup de gens apathiques. »
Aussi à l’aise en bambara, sa langue maternelle, qu’en français, en arabe ou en anglais, Seyni Nafo fait partie de cette nouvelle génération d’Africains biens préparés et totalement décomplexés. « Je ne parle pas « français petit nègre », s’amuse-t-il. Fini le misérabilisme, je ne tends pas la main, j’avance des solutions techniques, économiques, pour développer les énergies renouvelables. On n’est pas juste des environnementalistes ou des naïfs. On veut mobiliser l’investissement international pour accélérer la transition énergétique », rappe presque celui qui avoue « aimer se mettre au service du politique sans être étiqueté ».
Il a d’ailleurs participé au programme économique et social de Macky Sall lors de la présidentielle de 2012 au Sénégal, après avoir planché dès 2009 aux côtés du ministre malien de l’Environnement sur la finance carbone.
« Il est jeune et déjà expérimenté, jamais dans l’imposture. Il a pris conscience que l’Afrique était le continent le plus touché par le réchauffement climatique et veut sincèrement faire avancer les choses », résume Rémy Rioux, secrétaire général adjoint du Quai d’Orsay, qui l’a beaucoup côtoyé lors des négociations sur le Fonds vert pour le climat, mis en place par l’ONU pour accompagner les pays les plus vulnérables vers la transition énergétique. En décembre, lors de la COP21, ce fonceur compte mettre toute son « énergie positive » au service d’un accord historique sur la réduction des émissions de gaz à effets de serre.
Après, « cerise sur le gâteau », se réjouit-il, il se mariera avec celle qui partage sa vie : une Touarègue du Niger, qui rappelle que son pays fut longtemps et restera un modèle de brassage ethnique, au-delà des péripéties actuelles.
Et en attendant ces deux événements, lorsque, entre deux négociations, il rentre dans son quartier de Badalabougou, tout près du restaurant-bar La Terrasse, cible d’une attaque jihadiste en mars, il rêve dans sa capitale malienne d’un tramway qui relierait les deux rives du Niger et d’électrifier les djakartas, ces petites motos qui font la joie de la jeunesse bamakoise et assombrissent le ciel bleuté de Bamako
Jeuneafrique.com
Pour cet « enfant gâté » de l’Afrique, fils de grand banquier international qui a vécu ses premières années au Tchad et en Arabie saoudite, fait ses classes en banlieue parisienne avant d’étudier et de travailler dans la finance à Chicago, aux États-Unis, puis à Montréal, au Canada, « l’important, c’est de rendre aux autres ce que la vie [lui] a donné ».
Seyni Nafo se souvient que certains de ses camarades, lorsqu’il était étudiant, se moquaient de son côté « messianique, quasi christique ». « Quand je lis que depuis trente ou quarante ans les populations fuient le nord du Mali à cause de la désertification et que tout cela a un impact sur les relations entre les communautés du côté de Kidal, je me sens investi d’une mission. »
Aujourd’hui, à tout juste 34 ans, celui qui se considère comme un « diplomate environnemental » est le plus jeune négociateur de la Convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques (COP21) qui doit se tenir à Paris du 30 novembre au 11 décembre. Tous ceux qui l’ont approché saluent son pragmatisme et son sens du dialogue.
Il apporte beaucoup de dynamisme dans un milieu où il y a beaucoup de gens apathiques, rapporte son ancien mentor
« C’est un peu comme s’il avait eu sept vies, résume Tosi Mpanu Mpanu, son ancien mentor au groupe africain des négociateurs sur le climat auprès de l’ONU. Cela lui a donné une approche du monde dénuée de préjugés. Il sait se mettre à la place des autres, ce qui le rend efficace dans les négociations. Il apporte beaucoup de dynamisme dans un milieu où il y a beaucoup de gens apathiques. »
Aussi à l’aise en bambara, sa langue maternelle, qu’en français, en arabe ou en anglais, Seyni Nafo fait partie de cette nouvelle génération d’Africains biens préparés et totalement décomplexés. « Je ne parle pas « français petit nègre », s’amuse-t-il. Fini le misérabilisme, je ne tends pas la main, j’avance des solutions techniques, économiques, pour développer les énergies renouvelables. On n’est pas juste des environnementalistes ou des naïfs. On veut mobiliser l’investissement international pour accélérer la transition énergétique », rappe presque celui qui avoue « aimer se mettre au service du politique sans être étiqueté ».
Il a d’ailleurs participé au programme économique et social de Macky Sall lors de la présidentielle de 2012 au Sénégal, après avoir planché dès 2009 aux côtés du ministre malien de l’Environnement sur la finance carbone.
« Il est jeune et déjà expérimenté, jamais dans l’imposture. Il a pris conscience que l’Afrique était le continent le plus touché par le réchauffement climatique et veut sincèrement faire avancer les choses », résume Rémy Rioux, secrétaire général adjoint du Quai d’Orsay, qui l’a beaucoup côtoyé lors des négociations sur le Fonds vert pour le climat, mis en place par l’ONU pour accompagner les pays les plus vulnérables vers la transition énergétique. En décembre, lors de la COP21, ce fonceur compte mettre toute son « énergie positive » au service d’un accord historique sur la réduction des émissions de gaz à effets de serre.
Après, « cerise sur le gâteau », se réjouit-il, il se mariera avec celle qui partage sa vie : une Touarègue du Niger, qui rappelle que son pays fut longtemps et restera un modèle de brassage ethnique, au-delà des péripéties actuelles.
Et en attendant ces deux événements, lorsque, entre deux négociations, il rentre dans son quartier de Badalabougou, tout près du restaurant-bar La Terrasse, cible d’une attaque jihadiste en mars, il rêve dans sa capitale malienne d’un tramway qui relierait les deux rives du Niger et d’électrifier les djakartas, ces petites motos qui font la joie de la jeunesse bamakoise et assombrissent le ciel bleuté de Bamako
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