Il y a un mois, les Brésiliens manifestaient leur colère car ils jugeaient démesurés les investissements prévus (de 15 milliards de dollars) par le pays pour accueillir la prochaine Coupe du monde. Que dire alors des 200 milliards - soit plus que le PIB 2013 du Qatar de près de 190 milliards -, selon une étude du cabinet britannique Deloitte, que prévoit de dépenser le Qatar pour le Mondial 2022? À ceci près que le PIB par habitant de l'émirat n'a rien à voir avec celui du Brésil. Quand le Qatari gagne en moyenne 100.000 dollars par an, selon les chiffres 2013 du Fonds monétaire international, la somme est quasiment dix fois inférieure pour un Brésilien. Comme avec le PSG, le Qatar s'illustre, une fois encore, par la démesure de ses investissements. «D'ordinaire, les organisateurs commanditent une étude avec des montants largement sous-estimés afin de ne pas déplaire à la population, explique Michel Desbordes, professeur de marketing du sport à l'ISC-Paris et Paris Sud 11. Le Qatar adopte la stratégie inverse. Il dépense sans compter». Mais pourquoi une telle somme... dans un sport qui n'est pas réputé pour passionner la population locale? «Le Qatar n'investit pas 200 milliards dans le football mais dans une stratégie qui vise à remodeler le pays. D'ici à 2023, les champs de pétrole vont se dégarnir. Le pays doit donc trouver une solution alternative: le tourisme», répond Michel Desbordes.
Encore 170 milliards de travaux
Dans l'optique de concurrencer son éternel rival, Dubaï, l'émirat cherche à séduire les quelques 400.000 supporters et quatre millions de touristes attendus en 2022, qui représentent le double de sa population. «Les gens commencent à connaître le Qatar grâce au PSG, l'étape suivante est de transformer l'émirat en destination touristique», poursuit le spécialiste en marketing du sport. Pour cela, le pays prévoit de dépenser notamment 140 milliards pour construire des routes, des métros ou des aéroports et vingt milliards pour ériger près de 100 hôtels. Bouygues réalisera un complexe immobilier pour un milliard, Vinci, dont le Qatar possède un peu plus de 5% du capital, a remporté il y a deux mois un contrat de 1,5 milliard d'euros pour construire un tronçon de métro. Selon Deloitte, près de 170 milliards de travaux restent à réaliser. Nul doute que d'autres entreprises françaises vont se positionner pour essayer de décrocher des contrats. Mais elles devront faire face à la concurrence des pays émergents comme la Chine ou l'Inde. Quoi qu'il en soit, cette nouvelle démonstration de la toute-puissance financière du Qatar ne manquera pas de susciter à nouveau la polémique au sein de l'opinion publique, alors que l'Europe est en crise et où l'économie des pays émergents s'essouffle. Comme ce fut le cas en 2008, quand la Chine, pour les Jeux olympiques, avait déboursé quatre fois plus qu'Athènes en 2004. Mais a l'époque la facture se chiffrait à «seulement» 40 milliards de dollars.
Lefigaro.fr
Encore 170 milliards de travaux
Dans l'optique de concurrencer son éternel rival, Dubaï, l'émirat cherche à séduire les quelques 400.000 supporters et quatre millions de touristes attendus en 2022, qui représentent le double de sa population. «Les gens commencent à connaître le Qatar grâce au PSG, l'étape suivante est de transformer l'émirat en destination touristique», poursuit le spécialiste en marketing du sport. Pour cela, le pays prévoit de dépenser notamment 140 milliards pour construire des routes, des métros ou des aéroports et vingt milliards pour ériger près de 100 hôtels. Bouygues réalisera un complexe immobilier pour un milliard, Vinci, dont le Qatar possède un peu plus de 5% du capital, a remporté il y a deux mois un contrat de 1,5 milliard d'euros pour construire un tronçon de métro. Selon Deloitte, près de 170 milliards de travaux restent à réaliser. Nul doute que d'autres entreprises françaises vont se positionner pour essayer de décrocher des contrats. Mais elles devront faire face à la concurrence des pays émergents comme la Chine ou l'Inde. Quoi qu'il en soit, cette nouvelle démonstration de la toute-puissance financière du Qatar ne manquera pas de susciter à nouveau la polémique au sein de l'opinion publique, alors que l'Europe est en crise et où l'économie des pays émergents s'essouffle. Comme ce fut le cas en 2008, quand la Chine, pour les Jeux olympiques, avait déboursé quatre fois plus qu'Athènes en 2004. Mais a l'époque la facture se chiffrait à «seulement» 40 milliards de dollars.
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