« Redefine » (redéfinir) ! C’est le mot clé pour Pierre Atepa Goudiaby, Architecte et homme d’affaires sénégalais, président du Groupe ATEPA, qui intervenait au cours du panel de haut niveau portant sur « les PPP et les opportunités d’investissements » à l’occasion de la 6ème édition des Financial Afrik Awards (FAA) qui s’est tenue du 27 au 28 janvier dernier, pour la troisième fois à Abidjan, en terre ivoirienne.
Pour le représentant du Club des investisseurs sénégalais (CIS), tout en louant la coopération avec le monde arabe, « Les relations afro-arabes doivent être bâties sur un partenariat gagnant-gagnant, l’Afrique étant en mesure, aujourd’hui, d’offrir des solutions dans ce sens. » Se voulant pragmatique, M. Goudiaby estime que « Le problème n’est pas l’argent, mais plutôt d’avoir la capacité de présenter des projets structurés qui rapportent de l’argent. »
Prenant l’exemple du Sénégal et de son gaz en cours d’exploitation, « nous avons opté pour que le gaz serve à transformer nos matières premières », informe-t-il pour dire à l’endroit du Groupe de coordination arabe (GCA) que la démarche à suivre c’est la transformation des matières premières en Afrique.
En revanche, pour ce qui est du PPP, il a été souligné lors du panel que près de 80% des projets de PPP échouent en raison du manque de financement à la phase de faisabilité. Ainsi, il y a la nécessité de répondre à ces besoins avec du capital-risque que la plupart des institutions financières ne fournissent pas.
Mais pour l’homme d’affaires sénégalais, il faudrait concevoir l’extension du PPP sur le privé national car, « Il ne faut pas se faire d’illusions, quand par exemple le G7 décide de mettre 600 milliards, ce ne sont pas les entreprises africaines qui vont en bénéficier. » Et là, Atepa de proposer que l’on revisite le concept de « Trilogue » euro - arabo - africain cher à l’ancien président français Valérie Giscard D’Estaing et qui traduit la volonté d'une coopération plus étroite et plus efficace - c'est-à-dire exemplaire - entre trois régions que la géographie, l'histoire et d'anciennes affinités culturelles ont habitué à la coexistence.
Le panel sur les PPP a été animé entre autres par Mohamed Abdellahi Ould Yaha, président de Maurilog, firme mauritanienne leader dans le local content du secteur pétrolier et gazier, Khalid Al Aboodi, conseiller principal du CEO de Saudi EXIM, Dr. Tarifa Alzaabi, DG de ICBA, Edmond Adjikpe, Représentant Régional de Shelter Africa, Latifa El Bouabdellaoui, Directrice Générale du Centre islamique pour le développement du commerce (ICDT). Pour cette dernière, il y a un certain nombre de challenges à adresser parmi lesquels la finance innovative pour aller vers des petits projets efficients et durables pour les deux zones.
Mais « C’est sans doute la problématique des règlementations qu’il faudra résoudre à travers notamment une harmonisation à ce niveau », a-t-elle conclu.
Sens unique
Les terres arables africaines, ses ressources minières et son potentiel industriel représentent autant d’opportunités pour bâtir une alliance stratégique. L'Afrique est donc une région stratégique, très riche en ressources naturelles comme le cobalt, l'or, le cuivre mais aussi le café par exemple. Le potentiel de croissance économique est très grand. Pour toutes ces raisons, d'après les projections, d'ici à 2050, le continent deviendra beaucoup plus important pour l'économie mondiale.
Les pays du Golfe sont aussi intéressés par le potentiel agricole de l'Afrique, puisque dans le Golfe, le climat est aride, très chaud et sec, peu propice aux cultures. Alors, les pays arabes viennent en Afrique chercher des terres cultivables, pour produire ce dont ils ont besoin afin d'assurer leur sécurité alimentaire. On parle d' « accaparement », cela fait évidemment débat. Et puis leur proximité avec la Corne de l'Afrique est une autre explication à leurs investissements dans les pays de l'Est du continent. Les deux zones étant seulement séparées par la mer Rouge ou le Golfe d'Aden.
Les Émirats arabes unis développent leur présence financière sur le continent, y achetant tant des actifs que de l’influence. Abou Dhabi fait ainsi de l’Afrique un partenaire de plus en plus important pour servir ses ambitions économiques – et géopolitiques. Il est important de noter que ces flux d'investissements sont généralement moins importants que ceux allant du monde arabe vers l'Afrique. Les principales raisons seraient : la différence de capacité financière ; l'accès plus limité aux marchés de capitaux pour les entreprises africaines ; les barrières réglementaires dans certains pays arabe.
Pour l’heure, en dépit d’accords commerciaux et d’un dialogue politique permanent, notamment au sein d’institutions régionales (à caractère politique, économique, culturel ou confessionnel) les relations entre les pays arabes et les pays africains, à quelques exceptions près, ne s’inscrivent pas dans un cadre stratégique susceptible de favoriser une intégration commerciale et économique.
Malick NDAW
Pour le représentant du Club des investisseurs sénégalais (CIS), tout en louant la coopération avec le monde arabe, « Les relations afro-arabes doivent être bâties sur un partenariat gagnant-gagnant, l’Afrique étant en mesure, aujourd’hui, d’offrir des solutions dans ce sens. » Se voulant pragmatique, M. Goudiaby estime que « Le problème n’est pas l’argent, mais plutôt d’avoir la capacité de présenter des projets structurés qui rapportent de l’argent. »
Prenant l’exemple du Sénégal et de son gaz en cours d’exploitation, « nous avons opté pour que le gaz serve à transformer nos matières premières », informe-t-il pour dire à l’endroit du Groupe de coordination arabe (GCA) que la démarche à suivre c’est la transformation des matières premières en Afrique.
En revanche, pour ce qui est du PPP, il a été souligné lors du panel que près de 80% des projets de PPP échouent en raison du manque de financement à la phase de faisabilité. Ainsi, il y a la nécessité de répondre à ces besoins avec du capital-risque que la plupart des institutions financières ne fournissent pas.
Mais pour l’homme d’affaires sénégalais, il faudrait concevoir l’extension du PPP sur le privé national car, « Il ne faut pas se faire d’illusions, quand par exemple le G7 décide de mettre 600 milliards, ce ne sont pas les entreprises africaines qui vont en bénéficier. » Et là, Atepa de proposer que l’on revisite le concept de « Trilogue » euro - arabo - africain cher à l’ancien président français Valérie Giscard D’Estaing et qui traduit la volonté d'une coopération plus étroite et plus efficace - c'est-à-dire exemplaire - entre trois régions que la géographie, l'histoire et d'anciennes affinités culturelles ont habitué à la coexistence.
Le panel sur les PPP a été animé entre autres par Mohamed Abdellahi Ould Yaha, président de Maurilog, firme mauritanienne leader dans le local content du secteur pétrolier et gazier, Khalid Al Aboodi, conseiller principal du CEO de Saudi EXIM, Dr. Tarifa Alzaabi, DG de ICBA, Edmond Adjikpe, Représentant Régional de Shelter Africa, Latifa El Bouabdellaoui, Directrice Générale du Centre islamique pour le développement du commerce (ICDT). Pour cette dernière, il y a un certain nombre de challenges à adresser parmi lesquels la finance innovative pour aller vers des petits projets efficients et durables pour les deux zones.
Mais « C’est sans doute la problématique des règlementations qu’il faudra résoudre à travers notamment une harmonisation à ce niveau », a-t-elle conclu.
Sens unique
Les terres arables africaines, ses ressources minières et son potentiel industriel représentent autant d’opportunités pour bâtir une alliance stratégique. L'Afrique est donc une région stratégique, très riche en ressources naturelles comme le cobalt, l'or, le cuivre mais aussi le café par exemple. Le potentiel de croissance économique est très grand. Pour toutes ces raisons, d'après les projections, d'ici à 2050, le continent deviendra beaucoup plus important pour l'économie mondiale.
Les pays du Golfe sont aussi intéressés par le potentiel agricole de l'Afrique, puisque dans le Golfe, le climat est aride, très chaud et sec, peu propice aux cultures. Alors, les pays arabes viennent en Afrique chercher des terres cultivables, pour produire ce dont ils ont besoin afin d'assurer leur sécurité alimentaire. On parle d' « accaparement », cela fait évidemment débat. Et puis leur proximité avec la Corne de l'Afrique est une autre explication à leurs investissements dans les pays de l'Est du continent. Les deux zones étant seulement séparées par la mer Rouge ou le Golfe d'Aden.
Les Émirats arabes unis développent leur présence financière sur le continent, y achetant tant des actifs que de l’influence. Abou Dhabi fait ainsi de l’Afrique un partenaire de plus en plus important pour servir ses ambitions économiques – et géopolitiques. Il est important de noter que ces flux d'investissements sont généralement moins importants que ceux allant du monde arabe vers l'Afrique. Les principales raisons seraient : la différence de capacité financière ; l'accès plus limité aux marchés de capitaux pour les entreprises africaines ; les barrières réglementaires dans certains pays arabe.
Pour l’heure, en dépit d’accords commerciaux et d’un dialogue politique permanent, notamment au sein d’institutions régionales (à caractère politique, économique, culturel ou confessionnel) les relations entre les pays arabes et les pays africains, à quelques exceptions près, ne s’inscrivent pas dans un cadre stratégique susceptible de favoriser une intégration commerciale et économique.
Malick NDAW