Privé de budget, l'État fédéral américain suspend ses activités normales

Mardi 1 Octobre 2013

Plus de 800.000 fonctionnaires vont se retrouver en congés forcés sans soldes dès ce matin, le Congrès ayant échoué à voter un budget avant l'heure limite en raison de positions irréconciliables.


Privé de budget, l'État fédéral américain suspend ses activités normales
Ce mardi matin l'Amérique n'est pas paralysée, même si plus d'un tiers de ses fonctionnaires se retrouvent sans salaire et au chômage technique.  L'État fédéral emploie 2,9 millions de fonctionnaires sur une population totale de 316 millions d'Américains, mais le pays est surtout humilié par l'incapacité de son système politique à accomplir sa mission première : voter un budget.
Au terme de plusieurs semaines d'un ping-pong législatif stérile, quelque 800.000 fonctionnaires se retrouvent en chômage technique. Ils le resteront jusqu'à ce que les leaders républicains et démocrates produisent un compromis sur le financement temporaire du gouvernement fédéral. La chose pourrait prendre quelques heures ou plusieurs jours. Plus elle trainera plus les marchés financiers s'inquièteront, et plus l'opinion américaine se désespèrera de l'incapacité de ses élus à gouverner.
Au cours de ces derniers jours les démocrates, minoritaires à la Chambre des représentants mais majoritaires au Sénat, sont restés unis derrière le Président Obama. Ils ont rejeté toutes les propositions de «mini budget» de la chambre basse car elles étaient assorties de conditions qu'ils jugent inacceptables.
Le poids des nouveaux élus du Tea Party
Sous l'influence des nouveaux élus du Tea Party, les républicains de la chambre ont voulu conditionner le financement de l'État à une suspension partielle de la réforme de la santé votée en 2010. Ils ont en outre voté pour éliminer symboliquement des subventions que les membres du Congrès s'étaient accordés pour leur propre régime d'assurance maladie. À leurs yeux la loi obligeant les américains à souscrire à une assurance-maladie représente une intrusion inadmissible dans la vie des citoyens et le début d'une «nationalisation de la médecine» à même de plomber les finances publiques pendant des lustres. Tous les moyens leur semblent bons pour bloquer cette réforme.
Leur tactique pour le moment est un échec complet. En dépit des mises en garde de républicains plus modérés et surtout plus expérimentés, comme leur leader John Boehner, le Tea Party semble poussé dans ses retranchements. Contesté à droite par ses troupes, le «Speaker» cherche une porte de sortie. Il propose au Sénat de nommer une commission paritaire en vue de négocier un compromis. Mais le leader démocrate de la chambre haute, Harry Reid, ne tombe pas dans le piège. Il continue d'insister sur le vote préalable d'une forme de financement de l'État, avant de discuter éventuellement d'autre chose. «Je ne négocie pas avec un pistolet sur la tempe» expliquait dans la nuit ce sénateur du Nevada.
Le pari des démocrates est que le front des républicains va finir par craquer et qu'une «résolution de reconduction» sans condition, sera in fine acceptée par une majorité de conservateurs. Le Président Obama qui a téléphoné hier en fin d'après-midi aux leaders du Congrès, dont John Boehner, n'attend que cela.
Pour le moment toutefois de nombreux services publics fédéraux vont rester fermés. Pour autant la vie quotidienne des américains ne sera guère affectée, sauf à Washington et dans sa région. C'est ainsi que 400.000 civils employés par le Pentagone, mais aussi 69% des employés du Département de l'Énergie ou encore 80% du personnel du Trésor, se retrouvent sans salaire en congés forcés.
 
Lefigaro.fr
Actu-Economie


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