C’est devenu la mode. Tigo a décidé de confier la gestion de l’essentiel de ses services à Ericsson, la multinationale suédoise des télécommunications. L’État n’a certes pas encore donné son feu vert, mais le processus est apparemment irréversible et il va entraîner des pertes d’emplois au Sénégal comme ce fut le cas au Niger. Les travailleurs de Tigo, ayant flairé le coup, ont décidé de se faire entendre pour sauver leurs emplois. Pendant cinq ans, Ericsson va se charger de la gestion du réseau de Tigo. Quel sera alors le sort des employés au terme des cinq ans ?
C’est justement cette question qui fait peur aux travailleurs qui ont demandé l’arbitrage de l’État. En l’absence d’un texte réglementaire, Tigo a voulu invoquer l’article 66 du Code du travail pour procéder à un licenciement économique. Or, cette disposition ne peut nullement s’appliquer en l’espèce. Le ministre des Télécommunications Yaya Abdoul Kane penche pour l’arrêt du processus en attendant d’adopter une loi qui permettrait de résoudre cet imbroglio. Mais apparemment, le géant américain Millicom a des connexions solides au sommet de l’État. Ainsi, le comité de médiation qui a obtenu l’accord de Ericsson de reprendre tous les travailleurs, n’est pas parvenu à décrocher l’essentiel : leur reprise par Tigo au terme de la convention qui va durer cinq ans.
Orange aussi va externaliser ses services
En réalité, le même scénario s’est produit au Niger où l’externalisation a entraîné des pertes d’emplois. Selon des sources dignes de foi, Orange est également sur le point de réaliser l’externalisation. Et c’est le Chinois Huwaï qui a remporté le marché sur Alcatel, chouchouté par Orange qui a avait jeté son dévolu sur elle. À Orange, même si l’idée ne fait pas l’unanimité, la concertation est engagée et continue son petit bonhomme de chemin. Ce qui n’est pas le cas pour Tigo qui a mis la charrue devant les bœufs. Même si on feint de ne rien laisser entrevoir du malaise qui sévit, la société de téléphonie est assise sur une véritable bombe. En effet, des milliers de familles risquent de se retrouver dans une situation difficile. Même si nos sources ne savent encore rien du coût de l’opération financière entre Tigo et Ericsson, il y a de réelles menaces pour les cadres de la société qui emploie plusieurs de nos compatriotes. Au total, 93 ingénieurs risquent de perdre leurs emplois.
Les travailleurs marchent, samedi prochain
Pour parer à cette situation, soufflent des sources proches du dossier, une délégation des travailleurs de Tigo a été reçue, mercredi dernier, par le Mouvement des forces vives de la nation du 23 juin (M23). Responsables du M23, Mamadou Mbodji et Doudou Sarr ont promis de participer à la marche des travailleurs, samedi prochain. «Si jamais cette licence d’exploitation est externalisée et confiée à Ericsson, Tigo perdra son âme, sa raison d’être. Ericsson, à partir de l’étranger aura la possibilité d’exploiter et de gagner sans avoir à s’encombrer d’une main d’œuvre locale. Ce sont les 93 ingénieurs qui seront les premiers à être touchés. Ensuite, leurs familles respectives et les personnes qu’ils nourrissent au quotidien», fulmine notre interlocuteur qui ne manque pas de tirer la sonnette d’alarme.
Ericsson ne travaillera qu’avec ceux qui ont des Cdi et pour… un an, pas plus
Dans le cadre du plan social, renseigne une source proche du dossier, la multinationale suédoise a indiqué qu’elle est dans les dispositions de continuer à travailler avec les employés de Tigo. Mais, cette mesure ne sera pas éternelle, d’autant qu’elle ne durera qu’un an. Et seuls les travailleurs titulaires d’un Contrat à durée indéterminée (Cdi) sont ciblés. Au bout d’un an, Ericsson peut à tout moment mettre un terme à la collaboration. Ce à quoi s’opposent naturellement les travailleurs qui menacent de descendre dans la rue, samedi prochain.
http://lasquotidien.sn
C’est justement cette question qui fait peur aux travailleurs qui ont demandé l’arbitrage de l’État. En l’absence d’un texte réglementaire, Tigo a voulu invoquer l’article 66 du Code du travail pour procéder à un licenciement économique. Or, cette disposition ne peut nullement s’appliquer en l’espèce. Le ministre des Télécommunications Yaya Abdoul Kane penche pour l’arrêt du processus en attendant d’adopter une loi qui permettrait de résoudre cet imbroglio. Mais apparemment, le géant américain Millicom a des connexions solides au sommet de l’État. Ainsi, le comité de médiation qui a obtenu l’accord de Ericsson de reprendre tous les travailleurs, n’est pas parvenu à décrocher l’essentiel : leur reprise par Tigo au terme de la convention qui va durer cinq ans.
Orange aussi va externaliser ses services
En réalité, le même scénario s’est produit au Niger où l’externalisation a entraîné des pertes d’emplois. Selon des sources dignes de foi, Orange est également sur le point de réaliser l’externalisation. Et c’est le Chinois Huwaï qui a remporté le marché sur Alcatel, chouchouté par Orange qui a avait jeté son dévolu sur elle. À Orange, même si l’idée ne fait pas l’unanimité, la concertation est engagée et continue son petit bonhomme de chemin. Ce qui n’est pas le cas pour Tigo qui a mis la charrue devant les bœufs. Même si on feint de ne rien laisser entrevoir du malaise qui sévit, la société de téléphonie est assise sur une véritable bombe. En effet, des milliers de familles risquent de se retrouver dans une situation difficile. Même si nos sources ne savent encore rien du coût de l’opération financière entre Tigo et Ericsson, il y a de réelles menaces pour les cadres de la société qui emploie plusieurs de nos compatriotes. Au total, 93 ingénieurs risquent de perdre leurs emplois.
Les travailleurs marchent, samedi prochain
Pour parer à cette situation, soufflent des sources proches du dossier, une délégation des travailleurs de Tigo a été reçue, mercredi dernier, par le Mouvement des forces vives de la nation du 23 juin (M23). Responsables du M23, Mamadou Mbodji et Doudou Sarr ont promis de participer à la marche des travailleurs, samedi prochain. «Si jamais cette licence d’exploitation est externalisée et confiée à Ericsson, Tigo perdra son âme, sa raison d’être. Ericsson, à partir de l’étranger aura la possibilité d’exploiter et de gagner sans avoir à s’encombrer d’une main d’œuvre locale. Ce sont les 93 ingénieurs qui seront les premiers à être touchés. Ensuite, leurs familles respectives et les personnes qu’ils nourrissent au quotidien», fulmine notre interlocuteur qui ne manque pas de tirer la sonnette d’alarme.
Ericsson ne travaillera qu’avec ceux qui ont des Cdi et pour… un an, pas plus
Dans le cadre du plan social, renseigne une source proche du dossier, la multinationale suédoise a indiqué qu’elle est dans les dispositions de continuer à travailler avec les employés de Tigo. Mais, cette mesure ne sera pas éternelle, d’autant qu’elle ne durera qu’un an. Et seuls les travailleurs titulaires d’un Contrat à durée indéterminée (Cdi) sont ciblés. Au bout d’un an, Ericsson peut à tout moment mettre un terme à la collaboration. Ce à quoi s’opposent naturellement les travailleurs qui menacent de descendre dans la rue, samedi prochain.
http://lasquotidien.sn