Cette situation qui n’a laissé aucun secteur ou la plupart des agents économiques, en tout cas des PME opérant aussi bien dans le secteur moderne qu’informel, laisse apparaître des disparités qu’il est nécessaire d’analyser et d’apprécier.
Il est clair que le taux de mortalité relativement élevé des unités économiques interpelle tant du point de vue de la qualité de l’environnement des affaires, mais aussi de la performance des entreprises. En effet, le repli de 2,22% enregistré sur la représentation numérique des entreprises sénégalaises, et qui touche plus les secteurs industriel, agroalimentaire et commercial, revêt un sens particulier, car il intervient dans des secteurs à forte capacité de main d’œuvre et par conséquent risque de contrarier les perspectives d’emploi envisagées par les autorités gouvernementales.
Connaissant la structure de l’économie sénégalaise, qu’on qualifie à juste raison ici, d’économie réelle, parce que touchant les interactions entre les agents économiques, cette décélération constitue un véritable challenge, par l’onde de choc qu’il produit. C’est aussi un signe de manque de dynamisme voire de difficultés de nos entreprises, qui se traduit d’ailleurs dans les performances, qui sont sur une tendance baissière sur la période considérée.
Il traduit aussi un paradoxe, car au moment où on enregistre une augmentation de la production et du chiffre d’affaires des entreprises, on assiste à une diminution de la valeur ajoutée du secteur moderne.
En effet, la valeur ajoutée des entreprises sénégalaises, autrement dit, le supplément de valeur donné aux biens et aux services en provenance des tiers par les entreprises à travers son activité de production, a connu une baisse de 2,7% en 2023, ce qui ne traduit ni plus ni moins, qu’une faible compétitivité et une insuffisante impulsion sur les chaines de valeur.
Malgré tout, dans le même temps, on observe une croissance du PIB de 4,3% en 2023, contrairement à 2022 où elle se situait à 3,9%. Sur ce point, il faut cependant souligner que cette création de richesse est principalement portée par le secteur des services, qui malgré ses contraintes structurelles, notamment du point de vue de l’insuffisance des ressources humaines de qualité, et du retard technologique, continue à occuper le haut du pavé parmi les secteurs contributifs au PIB, avec une part de 43, 87%, devant le secteur industriel (41,28%), et le commerce qui génère 8,60% de l’activité économique.
Cette baisse de la valeur ajoutée des entreprises sénégalaises influe évidemment sur la compétitivité de celles-ci, vis-à-vis des entreprises de la zone UEMOA et par extension celles de la ZLECAF.
C’est dire qu’il y a un certain nombre de mesures d’ajustement à opérer dans le sens de corréler la croissance de la production, celle du chiffre d’affaires et de la valeur ajoutée des unités économiques.
L’analyse des données de l’Agence Nationale de la Statistique et de la Démographie trace la voie dans au moins trois axes :
C’est d’abord, aujourd’hui, en termes de renforcement des capacités de personnels de qualité pour prendre en charge la demande importante en la matière. A ce titre, il semble que le 3FPT s’inscrit dans cette dynamique prometteuse au regard des offres qu’il dégage dans ce sens.
Ensuite, la question lancinante des coûts élevés de facteurs de production, notamment l’énergie, qui pèsent lourdement sur les charges au niveau industriel, sans oublier une fiscalité pesante qui grève les comptes d’exploitation des entreprises qui opèrent notamment dans les secteurs des Services, de l’Industrie, du Commerce et des BTP
Enfin, l’accès au financement des PME qui malgré la multiplicité des guichets ouverts, reste encore hors de portée principalement du point de vue des maturités courtes encore inadaptées aux besoins réels de la clientèle PME dans la perspective de réaliser le niveau d’investissement nécessaire, pour apporter les innovations, et les changements dans leur processus de production, afin de rester ou devenir compétitives.
Toutefois, même si aujourd’hui, le fardeau de la dette financière des entreprises, qui a augmenté en 2023 de 1 ,7 point, est contenu dans des limites acceptables, rapporté à leur passif, on note en même temps une amélioration de leur performance, avec un taux de marge situé à 46,5% en 2023, contre 46,4% en 2022. Mais cela ne leur garantit pas dans l’absolu une autonomie financière dès lors que la disponibilité en capitaux propres (comme c’est le cas dans les services) n’est pas totalement assurée.
Au demeurant, il est permis de penser, qu’avec la forte dégradation de la rentabilité financière des entreprises de 10,3 points passant de 12,3% en 2022 à 2,0% en 2023, liée principalement aux contreperformances notées dans les secteurs des BTP, des Industries et du Commerce, principaux pourvoyeurs d’emplois et contributeurs d’impôts, augure une année 2025 qui devra nécessiter des efforts substantiels d’ajustements. Ceci d’autant que l’environnement politique, institutionnel et économique laisse croire que l’entreprise sénégalaise devra encore, dans une certaine mesure, repenser son modèle économique, qui avec la digitalisation, et l’irruption de l’intelligence artificielle devront permettre de mieux challenger sa compétitivité.
Vaste Chantier, qui requiert un accompagnement volontariste de l’Etat. Sans nul doute.
Lejecos Magazine
Il est clair que le taux de mortalité relativement élevé des unités économiques interpelle tant du point de vue de la qualité de l’environnement des affaires, mais aussi de la performance des entreprises. En effet, le repli de 2,22% enregistré sur la représentation numérique des entreprises sénégalaises, et qui touche plus les secteurs industriel, agroalimentaire et commercial, revêt un sens particulier, car il intervient dans des secteurs à forte capacité de main d’œuvre et par conséquent risque de contrarier les perspectives d’emploi envisagées par les autorités gouvernementales.
Connaissant la structure de l’économie sénégalaise, qu’on qualifie à juste raison ici, d’économie réelle, parce que touchant les interactions entre les agents économiques, cette décélération constitue un véritable challenge, par l’onde de choc qu’il produit. C’est aussi un signe de manque de dynamisme voire de difficultés de nos entreprises, qui se traduit d’ailleurs dans les performances, qui sont sur une tendance baissière sur la période considérée.
Il traduit aussi un paradoxe, car au moment où on enregistre une augmentation de la production et du chiffre d’affaires des entreprises, on assiste à une diminution de la valeur ajoutée du secteur moderne.
En effet, la valeur ajoutée des entreprises sénégalaises, autrement dit, le supplément de valeur donné aux biens et aux services en provenance des tiers par les entreprises à travers son activité de production, a connu une baisse de 2,7% en 2023, ce qui ne traduit ni plus ni moins, qu’une faible compétitivité et une insuffisante impulsion sur les chaines de valeur.
Malgré tout, dans le même temps, on observe une croissance du PIB de 4,3% en 2023, contrairement à 2022 où elle se situait à 3,9%. Sur ce point, il faut cependant souligner que cette création de richesse est principalement portée par le secteur des services, qui malgré ses contraintes structurelles, notamment du point de vue de l’insuffisance des ressources humaines de qualité, et du retard technologique, continue à occuper le haut du pavé parmi les secteurs contributifs au PIB, avec une part de 43, 87%, devant le secteur industriel (41,28%), et le commerce qui génère 8,60% de l’activité économique.
Cette baisse de la valeur ajoutée des entreprises sénégalaises influe évidemment sur la compétitivité de celles-ci, vis-à-vis des entreprises de la zone UEMOA et par extension celles de la ZLECAF.
C’est dire qu’il y a un certain nombre de mesures d’ajustement à opérer dans le sens de corréler la croissance de la production, celle du chiffre d’affaires et de la valeur ajoutée des unités économiques.
L’analyse des données de l’Agence Nationale de la Statistique et de la Démographie trace la voie dans au moins trois axes :
C’est d’abord, aujourd’hui, en termes de renforcement des capacités de personnels de qualité pour prendre en charge la demande importante en la matière. A ce titre, il semble que le 3FPT s’inscrit dans cette dynamique prometteuse au regard des offres qu’il dégage dans ce sens.
Ensuite, la question lancinante des coûts élevés de facteurs de production, notamment l’énergie, qui pèsent lourdement sur les charges au niveau industriel, sans oublier une fiscalité pesante qui grève les comptes d’exploitation des entreprises qui opèrent notamment dans les secteurs des Services, de l’Industrie, du Commerce et des BTP
Enfin, l’accès au financement des PME qui malgré la multiplicité des guichets ouverts, reste encore hors de portée principalement du point de vue des maturités courtes encore inadaptées aux besoins réels de la clientèle PME dans la perspective de réaliser le niveau d’investissement nécessaire, pour apporter les innovations, et les changements dans leur processus de production, afin de rester ou devenir compétitives.
Toutefois, même si aujourd’hui, le fardeau de la dette financière des entreprises, qui a augmenté en 2023 de 1 ,7 point, est contenu dans des limites acceptables, rapporté à leur passif, on note en même temps une amélioration de leur performance, avec un taux de marge situé à 46,5% en 2023, contre 46,4% en 2022. Mais cela ne leur garantit pas dans l’absolu une autonomie financière dès lors que la disponibilité en capitaux propres (comme c’est le cas dans les services) n’est pas totalement assurée.
Au demeurant, il est permis de penser, qu’avec la forte dégradation de la rentabilité financière des entreprises de 10,3 points passant de 12,3% en 2022 à 2,0% en 2023, liée principalement aux contreperformances notées dans les secteurs des BTP, des Industries et du Commerce, principaux pourvoyeurs d’emplois et contributeurs d’impôts, augure une année 2025 qui devra nécessiter des efforts substantiels d’ajustements. Ceci d’autant que l’environnement politique, institutionnel et économique laisse croire que l’entreprise sénégalaise devra encore, dans une certaine mesure, repenser son modèle économique, qui avec la digitalisation, et l’irruption de l’intelligence artificielle devront permettre de mieux challenger sa compétitivité.
Vaste Chantier, qui requiert un accompagnement volontariste de l’Etat. Sans nul doute.
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