fondateur de l’Institut Afrique RSE, d’après la norme ISO 26000, la Responsabilité sociétale est la responsabilité d’une organisation vis-à-vis de ses décisions et de ses activités sur la société et sur l’environnement, se traduisant par un comportement transparent et éthique. Il souligne que depuis quelques années, on observe une montée en puissance de la RSE en Afrique, et plusieurs raisons peuvent être évoquées pour justifier ce regain d’intérêt des investisseurs et des dirigeants sur le concept. De l’avis de M. Téné, aujourd’hui, l’Afrique présentée comme la nouvelle frontière de l’économie, est désormais au cœur de toutes les convoitises. Ainsi, pour contrer la percée asiatique et particulièrement chinoise, les pays occidentaux misent sur la RSE pour obliger les entreprises de ces pays de publier un rapport extra financier sur les actions sociales et environnementales, informe le directeur de A2D Conseil. Il soutient en outre, que la classe moyenne africaine est de plus en plus sensible aux problématiques sociales et environnementales. La pression sociale de cette classe moyenne est accentuée par des millions de jeunes africains, sensible à la bonne gouvernance et au partage de la valeur créée et dont l’insertion socioprofessionnelle reste un défi pour les autorités et les entreprises. Dans le même sillage, M. Téné déclare que l’émergence de la RSE en Afrique est liée aussi au regain de patriotisme africain pour un développement territorial durable et la nécessité d’internalisation des externalités négatives par certains secteurs d’activités à risque, notamment les télécoms, l’industrie agro-alimentaire et autres industries extractives. Ces préalables campés, le Co-fondateur de l’Institut Afrique RSE pense qu’en définissant une assurance comme un service qui fournit une prestation lors de la survenance d’un risque, on peut affirmer que la Responsabilité sociétale doit être au cœur du projet de développement des sociétés africaines d’assurance. Ainsi, il relève qu’évoquer la Responsabilité sociétale des entreprises d’assurances en Afrique nécessite une vision prospective du couplage risques-opportunités. Il s’interroge sur le nombre d’Africains qui n’envisagent même pas de retourner vers leurs assureurs en cas de dommage. Les assureurs africains de l’avis de M. Téné, doivent saisir les opportunités des nouveaux marchés offerts par les risques sociaux, écologiques et économiques. Il s’agit d’innover pour proposer de nouveaux services notamment, les assurances climatiques pour les petits agriculteurs, les assurances funéraires en plein développement actuellement en Afrique et les acteurs de l’économie informelle. Sans doute avec le thème général de la 37ème Assemblée générale annuelle de la FANAF « Assurance et risques sociaux », les assureurs africains vont revisiter toutes ces différentes orientations du modèle de RSE en Afrique.
Moustapha Dia