Pour une prise en charge efficace et durable de la problématique des semences en Afrique et accompagner le secteur privé qui s’intéresse de plus en plus aux semences à cause de sa valeur ajoutée, les acteurs du système semencier constitue une réponse stratégique pour accompagner le processus de réalisation de la révolution verte en Afrique. C’est dans ce contexte que s’inscrit cet atelier de formation sous-régional en production, conditionnement et stockage des semences organisé par l’École nationale supérieure d’agriculture (Ensa). Cette formation qui se poursuit jusqu’au 9 décembre regroupe des délégués du Burkina Faso, du Mali, du Niger et du Sénégal.
Pour le recteur de l’université de Thiès, le Professeur Matar Mour Seck, le Plan Sénégal émergent (PSE) qui vise une croissance durable à 7 %, dès 2018, a fixé les grandes orientations agricoles à travers le Programme d’accélération de la cadence de l’agriculture (PRACAS). « Ce programme, dont la stratégie globale est axée sur l’intensification des productions agricoles, fait de la reconstruction du capital semencier le premier levier d’action », a indiqué le Recteur de l’université de Thiès. Il s’agit, selon lui, de restaurer un environnement favorable au développement des productions agricoles en rendant disponibles et accessibles des semences de qualité et en quantités suffisantes.
La question des semences est au cœur de la problématique de l’intensification des productions agricoles. Assurer la disponibilité et l’accessibilité physique et financière des semences, à temps et en quantité et qualité suffisantes, constitue de nos jours un défi majeur à en croire M. Seck qui pense que le projet AGRA-SEMI va contribuer à la reconstruction du capital semencier et favoriser une prise en charge efficace et durable de la problématique des semences en Afrique de l’Ouest avec le secteur privé de plus en plus intéressé à la filière.
Il a particulièrement insisté sur le fait que l’État du Sénégal déploie depuis plusieurs années, de gros moyens matériels et financiers pour la reconstitution du capital semencier en ressources humaines qui caractérisent généralement les systèmes semenciers africains.
Le directeur de l’ENSA, le professeur Abdoulaye Dieng, a pour sa part annoncé la création d’un réseau d’acteurs semenciers, dans le but de contribuer au renforcement des capacités de production, de conditionnement et de stockage de semences en Afrique. Ce réseau, a-t-il expliqué, permettra de bâtir, au niveau sous-régional, des sociétés semencières crédibles qui pourront répondre à la demande en matière de semences à travers la maîtrise des outils et techniques de production, de conditionnement et de stockage.
A.DIEYE