Les administrateurs des écoles turques du Sénégal - Groupe Scolaire Yavuz Selim - et les parents d’élèves regroupés en association, disent qu’ils ont été informés verbalement par le ministre de l’Education le 8 décembre 2016 que la gestion de ces huit établissements (quatre à Dakar et un à Kaolack, à Saint-Louis, à Thiès et à Ziguinchor) allait être transférée à une association turque dénommée Maarif. La raison donnée par le ministre étant que l’association Baskent Egitim qui en avait la charge jusque là a été dissoute par le ministère sénégalais de l’Intérieur.
Un communiqué de presse de la Direction générale du groupe scolaire daté du 15 décembre, explique que « la fermeture de l’école en milieu d’année scolaire remet aussi en cause notre projet pédagogique, perturbe le bon déroulement des enseignements et des apprentissages et porte atteinte au droit à l’éducation des enfants ».
La direction de l’école se dit surprise par cette décision surtout que le ministre leur aurait dit qu’ « aucun reproche ne peut être fait au Groupe Scolaire Yavuz Selim, ni sur le plan pédagogique, ni sur le plan administratif ». Tout ceci est au conditionnel parce que le ministère de tutelle n’a pas encore, après plus d’une semaine, donné de notification écrite de la décision. En ce qui les concerne, les autorités parleraient de transfert plutôt que d’une fermeture pure et simple.
Mais pour la présidente de l’association des parents Mme Oumy Dioume Mbaye et les administrateurs turcs qui ont tenu une conférence de presse le samedi 17 décembre destinée à la presse étrangère, un transfert de la gestion de 8 écoles classées parmi les meilleures du réseau privé et qui accueillent 2548 écoliers et élèves à une organisation qui a été fondée en juin 2016 équivaut à une fermeture.
Ils ajoutent que les parents n’ont pas choisi cette future nouvelle administration. Ils s’étonnent aussi que l’Etat sénégalais décide de transférer un établissement privé - et ses biens - appartenant à une association privée regroupant des Sénégalais et des Turcs à un association mise en avant par l’Etat turc.
Mme Adam Diouf, de l’association des parents d’élèves, qui participait aussi à la rencontre avec la presse étrangère a déploré qu’on allait « l’obliger à travailler avec des gens qu’elle ne connait pas » et que l’enseignement serait nécessairement perturbé parce que les Turcs membres de l’encadrement administratif actuel - qui seront remplacés par la nouvelle gestion - sont aussi des enseignants.
Cette décision « prise à la va-vite » selon Mme Mbaye, serait officiellement dictée par « la sécurité nationale du Sénégal » ! Les écoles Yavuz Selim ont été fondées par des adeptes des enseignements de l’intellectuel turc exilé aux Etats-Unis, Fethullah Gulen que les autorités turques accusent de terrorisme et d’être impliqué dans la tentative de coup d’Etat de juillet 2015.
Le Directeur de l’école turque du Togo, Kemal Parlak qui assistait à la conférence, a admis que les fondateurs des écoles turques dans le monde entier s’inspiraient des idées de M. Gulen mais qu’aucun montant n’était perçu de celui-ci et qu’aucun de ses livres n’étaient distribués dans ces établissements.
D’après M. Parlak, M. Gulen qui prêche l’amour et la tolérance n’est ni un homme d’affaires ni un politicien et les Etats-Unis qui n’ont pas été convaincus par les arguments des autorités turques, ont refusé de l’extrader vers la Turquie. De nombreux parents n’auraient entendu parler de lui qu’à l’occasion de cette crise.
A la question de savoir si le Groupe Scolaire allait porter plainte contre la décision des autorités sénégalaises, les organisateurs de la conférence de presse ont expliqué que sans notification écrite il ne pouvait pas aller en justice mais qu’ils espéraient voir le ministre de l’Education cette semaine pour avoir des éclaircissements et en avoir la confirmation.
En ce qui concerne d’autres actions, Mme Mbaye a préféré ne pas trop élaborer parce que certaines sont soumises à autorisation mais une pétition a déjà été mise en ligne par d’anciens étudiants.
Des anciens étudiants ont pris part à la rencontre et notamment l’éloquente - aussi bien en français qu’en anglais - et combative Mame Dado Ndiaye âgée de 25 ans qui était en Turquie au moment de la tentatice de putsch. Son université ayant été fermée depuis, elle a dû rentrer au Sénégal sans diplôme, après 5 ans d’études. Pour elle, il y a suffisamment de place au Sénégal pour d’autres écoles turques gérées par Maarif : « ils peuvent venir aux Sénégal et ouvrir leurs écoles ».
Jusqu’à présent aucune école turque du réseau Hizmet n’a été fermée en Afrique francophone mais en Guinée, les forces de l’ordre ont été appelées en renfort pour faire déguerpir les enseignants turcs et les salaires des autres ont été baissés. Au Tchad, le président Idriss Deby a demandé qu’une commission d’enquête soit mise sur pied.
Les porte-parole de Yavuz Selim au Sénégal ont expliqué que hors de la Francophonie, au Soudan du Sud, les autorités turques n’ont pas attendu que la gestion soit transférée : elles ont envoyé un avion pour rapatrier tous leurs ressortissants mais il est rentré vide parce qu’aucun d’entre eux n’a accepté l’offre.
Le Sénégal a été la porte d’entrée des écoles Yavuz Selim en Afrique parce que des Turcs qui y avaient étudié avaient lancé l’inititiative à Dakar. L’année de la fondation du campus du Collège Bosphore de Yavuz Selim près du quartier de Scat Urbam est indiquée à l’entrée principale de l’établissement. En 2017, il aura 20 ans mais il n’est pas encore sûr que cet anniversaire sera célébré comme il se doit.
Allafrica.com
Un communiqué de presse de la Direction générale du groupe scolaire daté du 15 décembre, explique que « la fermeture de l’école en milieu d’année scolaire remet aussi en cause notre projet pédagogique, perturbe le bon déroulement des enseignements et des apprentissages et porte atteinte au droit à l’éducation des enfants ».
La direction de l’école se dit surprise par cette décision surtout que le ministre leur aurait dit qu’ « aucun reproche ne peut être fait au Groupe Scolaire Yavuz Selim, ni sur le plan pédagogique, ni sur le plan administratif ». Tout ceci est au conditionnel parce que le ministère de tutelle n’a pas encore, après plus d’une semaine, donné de notification écrite de la décision. En ce qui les concerne, les autorités parleraient de transfert plutôt que d’une fermeture pure et simple.
Mais pour la présidente de l’association des parents Mme Oumy Dioume Mbaye et les administrateurs turcs qui ont tenu une conférence de presse le samedi 17 décembre destinée à la presse étrangère, un transfert de la gestion de 8 écoles classées parmi les meilleures du réseau privé et qui accueillent 2548 écoliers et élèves à une organisation qui a été fondée en juin 2016 équivaut à une fermeture.
Ils ajoutent que les parents n’ont pas choisi cette future nouvelle administration. Ils s’étonnent aussi que l’Etat sénégalais décide de transférer un établissement privé - et ses biens - appartenant à une association privée regroupant des Sénégalais et des Turcs à un association mise en avant par l’Etat turc.
Mme Adam Diouf, de l’association des parents d’élèves, qui participait aussi à la rencontre avec la presse étrangère a déploré qu’on allait « l’obliger à travailler avec des gens qu’elle ne connait pas » et que l’enseignement serait nécessairement perturbé parce que les Turcs membres de l’encadrement administratif actuel - qui seront remplacés par la nouvelle gestion - sont aussi des enseignants.
Cette décision « prise à la va-vite » selon Mme Mbaye, serait officiellement dictée par « la sécurité nationale du Sénégal » ! Les écoles Yavuz Selim ont été fondées par des adeptes des enseignements de l’intellectuel turc exilé aux Etats-Unis, Fethullah Gulen que les autorités turques accusent de terrorisme et d’être impliqué dans la tentative de coup d’Etat de juillet 2015.
Le Directeur de l’école turque du Togo, Kemal Parlak qui assistait à la conférence, a admis que les fondateurs des écoles turques dans le monde entier s’inspiraient des idées de M. Gulen mais qu’aucun montant n’était perçu de celui-ci et qu’aucun de ses livres n’étaient distribués dans ces établissements.
D’après M. Parlak, M. Gulen qui prêche l’amour et la tolérance n’est ni un homme d’affaires ni un politicien et les Etats-Unis qui n’ont pas été convaincus par les arguments des autorités turques, ont refusé de l’extrader vers la Turquie. De nombreux parents n’auraient entendu parler de lui qu’à l’occasion de cette crise.
A la question de savoir si le Groupe Scolaire allait porter plainte contre la décision des autorités sénégalaises, les organisateurs de la conférence de presse ont expliqué que sans notification écrite il ne pouvait pas aller en justice mais qu’ils espéraient voir le ministre de l’Education cette semaine pour avoir des éclaircissements et en avoir la confirmation.
En ce qui concerne d’autres actions, Mme Mbaye a préféré ne pas trop élaborer parce que certaines sont soumises à autorisation mais une pétition a déjà été mise en ligne par d’anciens étudiants.
Des anciens étudiants ont pris part à la rencontre et notamment l’éloquente - aussi bien en français qu’en anglais - et combative Mame Dado Ndiaye âgée de 25 ans qui était en Turquie au moment de la tentatice de putsch. Son université ayant été fermée depuis, elle a dû rentrer au Sénégal sans diplôme, après 5 ans d’études. Pour elle, il y a suffisamment de place au Sénégal pour d’autres écoles turques gérées par Maarif : « ils peuvent venir aux Sénégal et ouvrir leurs écoles ».
Jusqu’à présent aucune école turque du réseau Hizmet n’a été fermée en Afrique francophone mais en Guinée, les forces de l’ordre ont été appelées en renfort pour faire déguerpir les enseignants turcs et les salaires des autres ont été baissés. Au Tchad, le président Idriss Deby a demandé qu’une commission d’enquête soit mise sur pied.
Les porte-parole de Yavuz Selim au Sénégal ont expliqué que hors de la Francophonie, au Soudan du Sud, les autorités turques n’ont pas attendu que la gestion soit transférée : elles ont envoyé un avion pour rapatrier tous leurs ressortissants mais il est rentré vide parce qu’aucun d’entre eux n’a accepté l’offre.
Le Sénégal a été la porte d’entrée des écoles Yavuz Selim en Afrique parce que des Turcs qui y avaient étudié avaient lancé l’inititiative à Dakar. L’année de la fondation du campus du Collège Bosphore de Yavuz Selim près du quartier de Scat Urbam est indiquée à l’entrée principale de l’établissement. En 2017, il aura 20 ans mais il n’est pas encore sûr que cet anniversaire sera célébré comme il se doit.
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