Akinwumi Adesina,8e président élu du Groupe de la Banque africaine de développement
A l’occasion de son installation comme 8e président élu du Groupe de la Banque africaine de développement, le 1er septembre 2015, Akinwumi Adesina s’était fixé comme cap de «contribuer à bâtir une Afrique nouvelle, à la croissance prospère, durable et inclusive - une Afrique en paix, en sécurité et unie, intégrée au niveau régional et compétitive au niveau mondial ». Objectif : reconstruire l’Afrique en l’espace d’une décennie.
Un an après, il faut dire que les fruits ont tenu la promesse des fleurs. En effet, sur le terrain, les faits parlent d’eux-mêmes. A preuve, le montant des prêts et subventions approuvés a atteint un nouveau record de 9 milliards de dollars EU à fin 2015, et devrait progresser encore de 20 % et ainsi atteindre les 11 milliards de dollars EU d’ici la fin de l’année 2016. De même, de très gros prêts ont été mobilisés, près de 2 milliards de dollars EU, par syndication en faveur de l’entreprise d’électricité sud-africaine Eskom ;pour le complexe solaire de Ouarzazate au Maroc, considéré comme le plus important d’Afrique.
Sous l’impulsion de Akinwumi Adésina, ces opérations ont été mises en œuvre en même temps que la Banque élaborait un ensemble de programmes prioritaires cruciaux dans la droite ligne de sa Stratégie décennale, dénommé le« Top 5 » ou « Cinq grandes priorités » : Éclairer l’Afrique et l’alimenter en énergie, Nourrir l’Afrique, Industrialiser l’Afrique, Intégrer l’Afrique et Améliorer la qualité de vie des Africains. En peu de temps, la Banque a assumé le rôle de chef de file de l’électrification de l’Afrique. L’ambitieuse Initiative africaine pour les énergies renouvelables (AREI) a été lancée au cours des négociations sur le climat de la COP21, à Paris. Lors du Sommet de l’Union africaine qui s’est tenu à Kigali en juillet, les chefs d’État africains ont approuvé la création de l’AREI, qui sera basée à la Banque africaine de développement.
Le programme approuvé sous l’intitulé «Nourrir l’Afrique : stratégie 2016-2025 pour la transformation agricole en Afrique » devrait déboucher sur des investissements de l’ordre de 315 à 400 milliards de dollars EU avec un rendement annuel de 85 milliards de dollars, une fois le programme financé dans sa totalité. La stratégie « Nourrir l’Afrique » se fait fort d’inverser la situation scandaleuse d’un continent qui importe 35,4 milliards de dollars EU de denrées alimentaires chaque année, alors qu’il recèle 65 % des terres arables en jachère dans le monde.
En juillet 2016, la Banque a approuvé sa stratégie d’industrialisation pour développer le secteur industriel et le cadre de politique y afférant ; pour accroître les échanges commerciaux et intégrer l’Afrique dans les chaînes de valeur régionales et mondiales ; et pour stimuler la compétitivité et la création de valeur en développant l’offre de services commerciaux et industriels.
La Banque entend également accroître ses financements et attirer des investissements extérieurs à hauteur de 35 à 56 milliards de dollars EU dans les dix ans. Des ressources additionnelles seront également mobilisées grâce à des partenariats avec d’autres institutions de financement du développement – agences des Nations Unies, Commission de l’Union africaine, communautés économiques régionales et entités d’investissement spécifiques qui fournissent les capitaux de démarrage. De plus, d’importants montants seront mobilisés par syndication et cofinancement pour appuyer des programmes échelonnés, spécifiques aux contextes locaux et qui répondent aux objectifs de développement des pays concernés.
Lors de ses Assemblées annuelles 2016, la Banque a lancé sa nouvelle stratégie «Emplois pour les jeunes en Afrique », qui entend créer en dix ans 25 millions d’emplois pour les jeunes et doter 50 millions d’autres des compétences nécessaires.
La Banque a également lancé un nouveau partenariat visant à promouvoir la nutrition en Afrique. Ce partenariat, noué avec la Fondation Bill et Melinda Gates, la Fondation Dangote et Big Win Philanthropy, souligne l’importance cruciale de la nutrition sur le développement.
Un Vent de malaise souffle dans l’institution
Même si les choses semblent aller dans le bon sens, il faut dire qu’à l’intérieur de la Banque tous les employés n’ont pas l’esprit tranquille. Et pour cause ? La vérité est que le personnel de la banque africaine de développement est inquiet. Ce personnel censé conduire les nouvelles orientations de la banque à savoir les Hi 5 est démoralisé. D’ailleurs un malaise profond s’est installé au cœur de cette institution panafricaine.
L’origine de ce malaise viendrait du plan de restructuration en cours au niveau de la Banque et dont le personnel ignore les contours.Il convient de souligner toutefois qu’une restructuration est nécessaire pour mettre en adéquation la vison et les objectifs du 8eme président de l’institution panafricaine. A terme, le président Akinwumi Adesina devra se séparer de beaucoup de ses employés pour mettre en conformité les effectifs avec les objectifs du Hi 5.
D’ailleurs, indiquent nos sources, une réunion du conseil du personnel houleuse s’est déroulée à Abidjan sous la présidence du Président du SCO Babatunde ADENIBI, réputé pourtant homme de poigne. Attaqué de toutes parts par le personnel pour sa passivité, son inertie face à ce qu’il est assimilé à une «purge» par le personnel, il a tenu à rappeler que la SCO n’est pas un syndicat et qu’elle «n'est pas habilité à donner un mot d’ordre pour des actions de désobéissance, telle que le service minimum ou la grève, comme moyen d’expression de la frustration et du mécontentement du personnel face au silence pesant et à l’absence de communication autour du processus de restructuration en cours à la Banque».
De même, il ajoute que la réunion du conseil du personnel ne «visait pas à susciter stress ni angoisse, mais à permettre au personnel de mieux se préparer moralement et psychologiquement au traumatisme et au choc que nous tous risquons de subir du fait de cette opération".
Ismaila BA
Un an après, il faut dire que les fruits ont tenu la promesse des fleurs. En effet, sur le terrain, les faits parlent d’eux-mêmes. A preuve, le montant des prêts et subventions approuvés a atteint un nouveau record de 9 milliards de dollars EU à fin 2015, et devrait progresser encore de 20 % et ainsi atteindre les 11 milliards de dollars EU d’ici la fin de l’année 2016. De même, de très gros prêts ont été mobilisés, près de 2 milliards de dollars EU, par syndication en faveur de l’entreprise d’électricité sud-africaine Eskom ;pour le complexe solaire de Ouarzazate au Maroc, considéré comme le plus important d’Afrique.
Sous l’impulsion de Akinwumi Adésina, ces opérations ont été mises en œuvre en même temps que la Banque élaborait un ensemble de programmes prioritaires cruciaux dans la droite ligne de sa Stratégie décennale, dénommé le« Top 5 » ou « Cinq grandes priorités » : Éclairer l’Afrique et l’alimenter en énergie, Nourrir l’Afrique, Industrialiser l’Afrique, Intégrer l’Afrique et Améliorer la qualité de vie des Africains. En peu de temps, la Banque a assumé le rôle de chef de file de l’électrification de l’Afrique. L’ambitieuse Initiative africaine pour les énergies renouvelables (AREI) a été lancée au cours des négociations sur le climat de la COP21, à Paris. Lors du Sommet de l’Union africaine qui s’est tenu à Kigali en juillet, les chefs d’État africains ont approuvé la création de l’AREI, qui sera basée à la Banque africaine de développement.
Le programme approuvé sous l’intitulé «Nourrir l’Afrique : stratégie 2016-2025 pour la transformation agricole en Afrique » devrait déboucher sur des investissements de l’ordre de 315 à 400 milliards de dollars EU avec un rendement annuel de 85 milliards de dollars, une fois le programme financé dans sa totalité. La stratégie « Nourrir l’Afrique » se fait fort d’inverser la situation scandaleuse d’un continent qui importe 35,4 milliards de dollars EU de denrées alimentaires chaque année, alors qu’il recèle 65 % des terres arables en jachère dans le monde.
En juillet 2016, la Banque a approuvé sa stratégie d’industrialisation pour développer le secteur industriel et le cadre de politique y afférant ; pour accroître les échanges commerciaux et intégrer l’Afrique dans les chaînes de valeur régionales et mondiales ; et pour stimuler la compétitivité et la création de valeur en développant l’offre de services commerciaux et industriels.
La Banque entend également accroître ses financements et attirer des investissements extérieurs à hauteur de 35 à 56 milliards de dollars EU dans les dix ans. Des ressources additionnelles seront également mobilisées grâce à des partenariats avec d’autres institutions de financement du développement – agences des Nations Unies, Commission de l’Union africaine, communautés économiques régionales et entités d’investissement spécifiques qui fournissent les capitaux de démarrage. De plus, d’importants montants seront mobilisés par syndication et cofinancement pour appuyer des programmes échelonnés, spécifiques aux contextes locaux et qui répondent aux objectifs de développement des pays concernés.
Lors de ses Assemblées annuelles 2016, la Banque a lancé sa nouvelle stratégie «Emplois pour les jeunes en Afrique », qui entend créer en dix ans 25 millions d’emplois pour les jeunes et doter 50 millions d’autres des compétences nécessaires.
La Banque a également lancé un nouveau partenariat visant à promouvoir la nutrition en Afrique. Ce partenariat, noué avec la Fondation Bill et Melinda Gates, la Fondation Dangote et Big Win Philanthropy, souligne l’importance cruciale de la nutrition sur le développement.
Un Vent de malaise souffle dans l’institution
Même si les choses semblent aller dans le bon sens, il faut dire qu’à l’intérieur de la Banque tous les employés n’ont pas l’esprit tranquille. Et pour cause ? La vérité est que le personnel de la banque africaine de développement est inquiet. Ce personnel censé conduire les nouvelles orientations de la banque à savoir les Hi 5 est démoralisé. D’ailleurs un malaise profond s’est installé au cœur de cette institution panafricaine.
L’origine de ce malaise viendrait du plan de restructuration en cours au niveau de la Banque et dont le personnel ignore les contours.Il convient de souligner toutefois qu’une restructuration est nécessaire pour mettre en adéquation la vison et les objectifs du 8eme président de l’institution panafricaine. A terme, le président Akinwumi Adesina devra se séparer de beaucoup de ses employés pour mettre en conformité les effectifs avec les objectifs du Hi 5.
D’ailleurs, indiquent nos sources, une réunion du conseil du personnel houleuse s’est déroulée à Abidjan sous la présidence du Président du SCO Babatunde ADENIBI, réputé pourtant homme de poigne. Attaqué de toutes parts par le personnel pour sa passivité, son inertie face à ce qu’il est assimilé à une «purge» par le personnel, il a tenu à rappeler que la SCO n’est pas un syndicat et qu’elle «n'est pas habilité à donner un mot d’ordre pour des actions de désobéissance, telle que le service minimum ou la grève, comme moyen d’expression de la frustration et du mécontentement du personnel face au silence pesant et à l’absence de communication autour du processus de restructuration en cours à la Banque».
De même, il ajoute que la réunion du conseil du personnel ne «visait pas à susciter stress ni angoisse, mais à permettre au personnel de mieux se préparer moralement et psychologiquement au traumatisme et au choc que nous tous risquons de subir du fait de cette opération".
Ismaila BA