En visite au Rwanda, la semaine dernière, le président de la République a dit sa volonté́ de « doter de moyens conséquents la nouvelle compagnie aérienne sénégalaise afin de l’aider à percer le marché́ africain». Comme si ladite compagnie n’avait pas Déjà̀ suffisamment englouti l’argent du contribuable sénégalais ! Sans avoir démarré́ ses activités, c’est-à-dire ses vols commerciaux. De bonnes sources, 30 milliards, sur les 40 milliards du capital, auraient déjà̀ été́ dépenses. Et Air Sénégal SA n’a toujours pas pris son envol. Pour bien moins que ça, des compagnies sont devenues conquérantes dans le ciel africain !
Le gouvernement a déjà̀ commandé deux ATR qui vont desservir la sous-région. Deux appareils payés rubis sur l’ongle et livrés au Sénégal pour les besoins d’une parade post-inauguration de l’aéroport international Blaise Diagne (AIBD) avant de retourner à Toulouse, en France. L’un d’eux est revenu fin janvier et est stationné à l’aéroport Léopold Sédar Senghor tandis que le second joue les filles de l’air en ce sens qu’on est sans nouvelles de lui depuis qu’il est retourné dans l’hexagone. L’Etat a aussi décaissé́ 30 millions d’euros environ pour l’acquisition de deux Airbus 330 qui ne seront livrés qu’en 2019.
Selon le plan de vol de la compagnie, l’exploitation commerciale aurait dû commencer dès le 07 décembre dernier, c’est-à-dire lors de l’inauguration du nouvel aéroport de Diass. Ce jour-là̀, entouré de ses homologues du continent, le président Macky Sall aurait dû frimer en exhibant et un aéroport flambant neuf et une nouvelle compagnie aérienne dotée d’avions tout frais sortis d’usine. Hélas, non seulement Air Sénégal SA n’a pas décollé ce jour-là mais, ironie du sort et clin d’œil de l’Histoire, le premier aéronef à avoir atterri sur le tarmac de « Blaise Diagne » c’est un avion de
la compagnie air Ivoire — le pays des éléphants, éternel rival du Sénégal ! — dont le commandant de bord était un Sénégalais heureusement. L’honneur était sauf !
Dans les calculs du gouvernement, l’exploitation commerciale d’Air Sénégal SA aurait d’ailleurs dû commencer un mois avant l’inauguration du nouvel aéroport, en novembre. Quatre mois plus tard, les appareils sont toujours cloués au sol comme s’ils avaient pris du plomb dans l’aile. Comme l’Albatros de Baudelaire, gêné par ses ailes géantes au point de ne plus pouvoir voler… Pour cause, beaucoup de retard a été pris dans le travail préparatoire à l’opérationnalisation de la compagnie. Ce n’est pas que les autorités n’avaient pas anticipé, pourtant ! En effet, la compagnie avait été créée en avril 2016 et sa conception avait été précédée — ou accompagnée — par l’élaboration d’un business plan stratégique conçu par le cabinet américain Seabury. Une étude qui avait coûté deux milliards de francs environ et qui a été jetée aux orties par l’équipage français désormais aux commandes du pavillon « national ». National ?
Un pavillon dont les appareils devraient plutôt arborer sur leur fuselage une cocarde tricolore française tellement les « Toubabs » y font la pluie, le beau temps et la neige. Arrivée en remplacement de la première équipe, dirigée par un ancien d’Air Afrique rétrogradé́ président du conseil d’administration, la fine équipe qui dirige actuellement la compagnie a fait table rase du passé. En tout cas de l’existant. Une fine équipe composée du trio Philippe Bohn, Jérôme Maillet et Sophie Ipeng. Alors que l’ancien management était déjà assez avancé dans le processus d’obtention du Pea (Permis d’exploitation aérienne) pour avoir travaillé en parfaite intelligence avec l’ANACIM (Agence nationale de l’aviation civile et de la météorologie), l’actuelle « team » a cru devoir recommencer tout le processus. Une manière de dire que les Nègres qui se trouvaient là auparavant ne connaissent rien !
Hélas, les manuels commandés par les Français à la société́ toulousaine « Aéro-Conseil » ont été rejetés par l’ANACIM en une manière de dire « revoyez votre copie ». Des manuels qui avaient couté́ quand même 46.000 euros soit un peu plus de 26 millions de francs. Cette même société « Aéro-Conseil » de Toulouse a bénéficié d’un autre contrat de 140.000 euros (90 millions CFA) pour engager le processus de certification IOSa. Ce alors même que l’étape de l’obtention du Pea — qui est le préalable — n’a pas encore été franchie par la compagnie ! Concernant ce Pea, le processus a dû être repris en interne et la quatrième phase du processus devait être faite le mois dernier. Soit six mois perdus pour rien ! Un autre cabinet hexagonal a bénéficié d’un contrat pour auditer ce qui a déjà été accompli du processus Pea. Contrat encore avec le cabinet ABLG pour la communication de la compagnie. Contrat encore, et toujours, avec la société, française évidemment, Datawings pour le revenue accounting. Bref, c’est du « Nédo ko bandoum » version toubab !
« Désénégalisation » des hautes fonctions
Pour les autres, c’est table rase, le distingué Jérôme Maillet s’étant mis en devoir de résilier l’essentiel des contrats signés par son prédécesseur. A la trappe, le marché conclu avec la société immobilière SID pour la location de l’agence centrale de la compagnie ! Aux orties, le contrat signé avec l’architecte Habib Diène pour l’aménagement de cette agence ! Au diable, le marché attribué à la couturière Sophie Zinga pour la confection des tenues du personnel navigant ! Quant au contrat avec le cabinet de recrutement « Eco-Afrique », il serait en sursis.
Si ce n’était que cela ! Il se trouve malheureusement que cette politique de terre brûlée s’accompagne aussi d’une « désénégalisation » des hautes fonctions à Air Sénégal SA, compagnie pourtant présentée comme appartenant à notre pays ! Or, les trois postes les plus élevés, on l’a dit, sont occupés par des Français. Outre Philippe Bohn, ancienne barbouze dont les connaissances en matière aéronautique sont pour le moins sujettes à caution, mais qui occupe le poste de directeur général, il y a surtout Jérôme Maillet bombardé directeur exécutif chargé de la Stratégie et des Investissements, un titre ronflant, on en conviendra. Sauf qu’on attend toujours de voir la stratégie que le brillant Jérôme aurait élaborée ainsi que les investissements qu’il aurait apportés. Un article publié récemment par le site « Kewoulo.net » et repris dans nos colonnes racontait la manière peu glorieuse dont ce distingué monsieur avait quitté le Congo.
D’ailleurs, s’il avait réussi à faire d’air Congo, une compagnie aérienne performante, ça se serait su, non ? Le voici donc chez nous chargé de faire d’Air Sénégal SA une compagnie aérienne qui « perce le ciel africain » selon les ambitions du président de la République ! Dernier membre de l’équipage : Sophie Ipeng, chargée des Relations extérieures et de la Communication ! Le Sénégalais le plus haut placé dans le dispositif — puisqu’il n’y a pas encore d’organigramme proprement dit — vient d’être rétrogradé. Il s’agit du directeur commercial, un cadre aux états de service impressionnants et dont le CV plaide éloquemment en sa faveur. Jugez-en : sélectionné par le cabinet « Eco Afrique » parmi de nombreux postulants plus balèzes les uns que les autres, il totalise 29 ans d’expérience dans l’industrie aéronautique, ayant assumé notamment des positions de Directeur Régional de IATA pour l’Afrique de l’Ouest et du Centre à Abidjan pendant 8 ans, de Directeur Régional de Galileo/Travelport à Dakar pendant 5 ans, de Directeur Commercial de ASKy à Lomé pendant 3 ans… N’en jetons plus !
Pour le remplacer, Jérôme maillet a fait appel à un cadre de… Samsung. Autrement dit, un novice en matière d’aviation et dont on peut difficilement soutenir qu’il ale profil de l’emploi. Le directeur de la maintenance aussi a été limogé au profit d’un vieux Toubab auquel on a adjoint un retraité d’Air Afrique. Ce n’est plus une compagnie aérienne, mais une maison de retraite ! Et dire que le président Macky Sall a placé cette année préélectorale sous le signe des jeunes et des femmes… A propos de femmes, les hôtesses ne sont guère mieux traitées. Cinq parmi elles, choisies après tests par l’ancienne équipe et déjà formées, ont été congédiées au profit de cinq autres à la plastique plus avantageuse ! Le directeur des opérations sénégalais non plus n’a pas échappé au sabre de l’exterminator Maillet qui l’a fait remplacer par un franco-sénégalo-libanais. Last but not least, la Qualité et la Sécurité des Vols ont été confiés respectivement à un Nigérien et un Béni-oui-oui pardon Béninois !
Jamais deux sans trois échecs ?
Seuls les six pilotes sénégalais recrutés par l’ancienne équipe restent encore en place. Les autres, qui voulaient répondre à l’appel de la patrie, ont été découragés par les propositions salariales humiliantes faites par l’équipage gaulois aux commandes du pavillon que l’on hésite à qualifier de national. Et pourtant, Dieu sait que le Sénégal regorge de pilotes de qualité faisant les beaux jours de compagnies aériennes en Europe, au Proche et Moyen-Orient et, surtout, en Afrique. Rien qu’à air Côte d’Ivoire, ils sont 16 dont neuf commandants de bord. Et la compagnie Rwandair qui fait se pâmer notre si ambitieux président avait pour chef pilote sur Airbus 330, justement, un binational sénégalo-nigérien dont l’ami Maillet ne veut apparemment pas. C’est un homme surtout qui a l’avantage d’être qualifié aussi sur ATR, l’appareil dont dispose air (Franco) Sénégal SA ! Il avait pourtant démissionné de la compagnie du pays de Kagamé pour revenir servir le Sénégal…
Les techniciens nationaux non plus ne sont apparemment pas les bienvenus. Leurs prétentions salariales de 1.500.000 francs par mois — leurs homologues touchent en moyenne trois fois plus dans les pays du golfe — sont jugées exorbitantes là où des techniciens français de la société Hope sont payés à 8.000 euros mensuels, prise en charge hôtelière non comprise… Pourquoi se gêner puisque c’est le Sénégal qui paye ? Le Sénégal dont les cadres sont étrangers au sein de leur propre compagnie où les Toubabs font la loi…
Jamais deux sans trois, dit-on. Après un premier échec marocain — Sénégal Airlines —, et un deuxième échec sénégalais — air Sénégal International —, notre compagnie nationale s’achemine-t-elle vers un troisième échec, français cette fois-ci ? Si l’équipage français dans le cockpit ne redresse pas l’appareil (mais en est-il seulement capable ?), on court droit vers un crash retentissant. Mais bon, il est toujours permis de croire au miracle et de se convaincre que, finalement, la troisième tentative sera la bonne ! Rêvons…
Mamadou Oumar Ndiaye Le Témoin
Le gouvernement a déjà̀ commandé deux ATR qui vont desservir la sous-région. Deux appareils payés rubis sur l’ongle et livrés au Sénégal pour les besoins d’une parade post-inauguration de l’aéroport international Blaise Diagne (AIBD) avant de retourner à Toulouse, en France. L’un d’eux est revenu fin janvier et est stationné à l’aéroport Léopold Sédar Senghor tandis que le second joue les filles de l’air en ce sens qu’on est sans nouvelles de lui depuis qu’il est retourné dans l’hexagone. L’Etat a aussi décaissé́ 30 millions d’euros environ pour l’acquisition de deux Airbus 330 qui ne seront livrés qu’en 2019.
Selon le plan de vol de la compagnie, l’exploitation commerciale aurait dû commencer dès le 07 décembre dernier, c’est-à-dire lors de l’inauguration du nouvel aéroport de Diass. Ce jour-là̀, entouré de ses homologues du continent, le président Macky Sall aurait dû frimer en exhibant et un aéroport flambant neuf et une nouvelle compagnie aérienne dotée d’avions tout frais sortis d’usine. Hélas, non seulement Air Sénégal SA n’a pas décollé ce jour-là mais, ironie du sort et clin d’œil de l’Histoire, le premier aéronef à avoir atterri sur le tarmac de « Blaise Diagne » c’est un avion de
la compagnie air Ivoire — le pays des éléphants, éternel rival du Sénégal ! — dont le commandant de bord était un Sénégalais heureusement. L’honneur était sauf !
Dans les calculs du gouvernement, l’exploitation commerciale d’Air Sénégal SA aurait d’ailleurs dû commencer un mois avant l’inauguration du nouvel aéroport, en novembre. Quatre mois plus tard, les appareils sont toujours cloués au sol comme s’ils avaient pris du plomb dans l’aile. Comme l’Albatros de Baudelaire, gêné par ses ailes géantes au point de ne plus pouvoir voler… Pour cause, beaucoup de retard a été pris dans le travail préparatoire à l’opérationnalisation de la compagnie. Ce n’est pas que les autorités n’avaient pas anticipé, pourtant ! En effet, la compagnie avait été créée en avril 2016 et sa conception avait été précédée — ou accompagnée — par l’élaboration d’un business plan stratégique conçu par le cabinet américain Seabury. Une étude qui avait coûté deux milliards de francs environ et qui a été jetée aux orties par l’équipage français désormais aux commandes du pavillon « national ». National ?
Un pavillon dont les appareils devraient plutôt arborer sur leur fuselage une cocarde tricolore française tellement les « Toubabs » y font la pluie, le beau temps et la neige. Arrivée en remplacement de la première équipe, dirigée par un ancien d’Air Afrique rétrogradé́ président du conseil d’administration, la fine équipe qui dirige actuellement la compagnie a fait table rase du passé. En tout cas de l’existant. Une fine équipe composée du trio Philippe Bohn, Jérôme Maillet et Sophie Ipeng. Alors que l’ancien management était déjà assez avancé dans le processus d’obtention du Pea (Permis d’exploitation aérienne) pour avoir travaillé en parfaite intelligence avec l’ANACIM (Agence nationale de l’aviation civile et de la météorologie), l’actuelle « team » a cru devoir recommencer tout le processus. Une manière de dire que les Nègres qui se trouvaient là auparavant ne connaissent rien !
Hélas, les manuels commandés par les Français à la société́ toulousaine « Aéro-Conseil » ont été rejetés par l’ANACIM en une manière de dire « revoyez votre copie ». Des manuels qui avaient couté́ quand même 46.000 euros soit un peu plus de 26 millions de francs. Cette même société « Aéro-Conseil » de Toulouse a bénéficié d’un autre contrat de 140.000 euros (90 millions CFA) pour engager le processus de certification IOSa. Ce alors même que l’étape de l’obtention du Pea — qui est le préalable — n’a pas encore été franchie par la compagnie ! Concernant ce Pea, le processus a dû être repris en interne et la quatrième phase du processus devait être faite le mois dernier. Soit six mois perdus pour rien ! Un autre cabinet hexagonal a bénéficié d’un contrat pour auditer ce qui a déjà été accompli du processus Pea. Contrat encore avec le cabinet ABLG pour la communication de la compagnie. Contrat encore, et toujours, avec la société, française évidemment, Datawings pour le revenue accounting. Bref, c’est du « Nédo ko bandoum » version toubab !
« Désénégalisation » des hautes fonctions
Pour les autres, c’est table rase, le distingué Jérôme Maillet s’étant mis en devoir de résilier l’essentiel des contrats signés par son prédécesseur. A la trappe, le marché conclu avec la société immobilière SID pour la location de l’agence centrale de la compagnie ! Aux orties, le contrat signé avec l’architecte Habib Diène pour l’aménagement de cette agence ! Au diable, le marché attribué à la couturière Sophie Zinga pour la confection des tenues du personnel navigant ! Quant au contrat avec le cabinet de recrutement « Eco-Afrique », il serait en sursis.
Si ce n’était que cela ! Il se trouve malheureusement que cette politique de terre brûlée s’accompagne aussi d’une « désénégalisation » des hautes fonctions à Air Sénégal SA, compagnie pourtant présentée comme appartenant à notre pays ! Or, les trois postes les plus élevés, on l’a dit, sont occupés par des Français. Outre Philippe Bohn, ancienne barbouze dont les connaissances en matière aéronautique sont pour le moins sujettes à caution, mais qui occupe le poste de directeur général, il y a surtout Jérôme Maillet bombardé directeur exécutif chargé de la Stratégie et des Investissements, un titre ronflant, on en conviendra. Sauf qu’on attend toujours de voir la stratégie que le brillant Jérôme aurait élaborée ainsi que les investissements qu’il aurait apportés. Un article publié récemment par le site « Kewoulo.net » et repris dans nos colonnes racontait la manière peu glorieuse dont ce distingué monsieur avait quitté le Congo.
D’ailleurs, s’il avait réussi à faire d’air Congo, une compagnie aérienne performante, ça se serait su, non ? Le voici donc chez nous chargé de faire d’Air Sénégal SA une compagnie aérienne qui « perce le ciel africain » selon les ambitions du président de la République ! Dernier membre de l’équipage : Sophie Ipeng, chargée des Relations extérieures et de la Communication ! Le Sénégalais le plus haut placé dans le dispositif — puisqu’il n’y a pas encore d’organigramme proprement dit — vient d’être rétrogradé. Il s’agit du directeur commercial, un cadre aux états de service impressionnants et dont le CV plaide éloquemment en sa faveur. Jugez-en : sélectionné par le cabinet « Eco Afrique » parmi de nombreux postulants plus balèzes les uns que les autres, il totalise 29 ans d’expérience dans l’industrie aéronautique, ayant assumé notamment des positions de Directeur Régional de IATA pour l’Afrique de l’Ouest et du Centre à Abidjan pendant 8 ans, de Directeur Régional de Galileo/Travelport à Dakar pendant 5 ans, de Directeur Commercial de ASKy à Lomé pendant 3 ans… N’en jetons plus !
Pour le remplacer, Jérôme maillet a fait appel à un cadre de… Samsung. Autrement dit, un novice en matière d’aviation et dont on peut difficilement soutenir qu’il ale profil de l’emploi. Le directeur de la maintenance aussi a été limogé au profit d’un vieux Toubab auquel on a adjoint un retraité d’Air Afrique. Ce n’est plus une compagnie aérienne, mais une maison de retraite ! Et dire que le président Macky Sall a placé cette année préélectorale sous le signe des jeunes et des femmes… A propos de femmes, les hôtesses ne sont guère mieux traitées. Cinq parmi elles, choisies après tests par l’ancienne équipe et déjà formées, ont été congédiées au profit de cinq autres à la plastique plus avantageuse ! Le directeur des opérations sénégalais non plus n’a pas échappé au sabre de l’exterminator Maillet qui l’a fait remplacer par un franco-sénégalo-libanais. Last but not least, la Qualité et la Sécurité des Vols ont été confiés respectivement à un Nigérien et un Béni-oui-oui pardon Béninois !
Jamais deux sans trois échecs ?
Seuls les six pilotes sénégalais recrutés par l’ancienne équipe restent encore en place. Les autres, qui voulaient répondre à l’appel de la patrie, ont été découragés par les propositions salariales humiliantes faites par l’équipage gaulois aux commandes du pavillon que l’on hésite à qualifier de national. Et pourtant, Dieu sait que le Sénégal regorge de pilotes de qualité faisant les beaux jours de compagnies aériennes en Europe, au Proche et Moyen-Orient et, surtout, en Afrique. Rien qu’à air Côte d’Ivoire, ils sont 16 dont neuf commandants de bord. Et la compagnie Rwandair qui fait se pâmer notre si ambitieux président avait pour chef pilote sur Airbus 330, justement, un binational sénégalo-nigérien dont l’ami Maillet ne veut apparemment pas. C’est un homme surtout qui a l’avantage d’être qualifié aussi sur ATR, l’appareil dont dispose air (Franco) Sénégal SA ! Il avait pourtant démissionné de la compagnie du pays de Kagamé pour revenir servir le Sénégal…
Les techniciens nationaux non plus ne sont apparemment pas les bienvenus. Leurs prétentions salariales de 1.500.000 francs par mois — leurs homologues touchent en moyenne trois fois plus dans les pays du golfe — sont jugées exorbitantes là où des techniciens français de la société Hope sont payés à 8.000 euros mensuels, prise en charge hôtelière non comprise… Pourquoi se gêner puisque c’est le Sénégal qui paye ? Le Sénégal dont les cadres sont étrangers au sein de leur propre compagnie où les Toubabs font la loi…
Jamais deux sans trois, dit-on. Après un premier échec marocain — Sénégal Airlines —, et un deuxième échec sénégalais — air Sénégal International —, notre compagnie nationale s’achemine-t-elle vers un troisième échec, français cette fois-ci ? Si l’équipage français dans le cockpit ne redresse pas l’appareil (mais en est-il seulement capable ?), on court droit vers un crash retentissant. Mais bon, il est toujours permis de croire au miracle et de se convaincre que, finalement, la troisième tentative sera la bonne ! Rêvons…
Mamadou Oumar Ndiaye Le Témoin