La quatrième revue du programme triennal du Fond monétaire International (FMI) au titre de l’Instrument de soutien à la politique économique (ISPE) conclu avec le Sénégal sur lapériode 2010-2013 campe bien la situation économique du pays de la Téranga. Selon le Conseil d’Administration du FMI, il ressort du mémorandum de politiques économiques et financières soumis aux administrateurs du Fonds que « l’économie sénégalaise a été confrontée à un environnement extérieur morose, marqué par la persistance des difficultés dans la zone euro et la crise socio-politique dans la sous-région ». Ainsi, le FMI indique que « la croissance économique est estimée à 3,7 % en 2012 contre 2,6 % en 2011, en raison de la reprise de la production agricole et l’inflation devrait se chiffrer autour de 1,5 % en 2012 contre 3,4 % en 2011, sous l’hypothèse d’une légère détente du cours du baril de pétrole et des cours des matières premières alimentaires de base ». En 2013, informe le
FMI « la croissance devrait s’établir à 4,3 % à la faveur de la poursuite de l’exécution des grands projets dans les secteurs électriques et autoroutiers ». Il s’agit de la distribution d’énergie électrique, de la poursuite du redressement du secteur agricole, de la mise en
œuvre du projet des minéraux lourds de la grande côte (zircon), des projets de mines d’or de Golouma et Massawa, du démarrage des projets financés par le Millenium Challenge Account (MCA), liste le FMI. Par ailleurs, les administrateurs du FMI expliquent que « les autorités sénégalaises se sont engagées à relever le principal défi pour le Sénégal consistant à atteindre une croissance plus élevée, durable et solidaire en adoptant la nouvelle Stratégie de développement économique et social ». Pour une croissance plus élevée de l’économie
sénégalaise, le gouvernement du Sénégal a tenu en novembre 2012 un Forum pour la compétitivité de l’économie sénégalaise.
Un panier d’exportation plus dynamique,
Accès aux financements et des infrastructures de qualité …
« Nous ne pouvons refuser de nous servir de l’arme majeure de la compétitivité lorsque d’autres nations concurrentes la manient déjà si bien sur le théâtre économique mondial ».
C’est en ces mots que le Premier ministre du Sénégal, Abdoul Mbaye a fixé la voie àsuivre par le Sénégal pour sortir de l’ornière l’économie sénégalaise lors du Forum sur la compétitivité. Cette rencontre, premier du genre a été l’occasion d’un diagnostic approfondi
des différents maillons de l’économie sénégalaise. Selon Ibrahima Wade, Secrétaire Permanent de la Stratégie de Croissance accélérée
(SCA), « l’économie sénégalaise enregistre des insuffisances qui émaillent la dynamique
de croissance ». Se référant sur le Rapport National sur la Compétitivité du Sénégal publié en 2011 avec le soutien de l’USAID, M. Wade indique que « l’offre sénégalaise de produits d’exportations est moins dynamique que la demande mondiale, ce qui fait que nos part
dans les exportations mondiales le plus souvent, ont tendance à baisser, si bien que les gains prometteurs enregistrés depuis 2006, n’ont pu se confirmer en 2010 ». Il poursuit pour dire que le Sénégal « n’est pas sur les bons marchés avec les bons produits et son
panier d’exportation reste dominé par les exportations traditionnelles telles l’arachide, les phosphates, les poissons, les ciments et le pétrole ». Il mentionne en outre, que le poste « autres exportations » a un poids relativement conséquent de 38 %, en somme
qu’il y a une base à élargir davantage avec des gains de compétitivité dans des secteurs
d’exportations non traditionnelles comme l’horticulture. Selon M. Wade, le Sénégaldoit « développer une offre plus importante de produits d’exportations non traditionnelles pour venir à bout du déficit chronique de la balance commerciale et améliorer davantage
l’attractivité de la destination sénégalaise ».
S’agissant des investissements, il a été noté une rupture à partir de 2005 dans les flux d’investissements directs étrangers (IDE). Le Secrétaire Permanent de la SCA informe quela tendance à la reprise observée en 2011, semble corroborer que la baisse constatée en
2009 et 2010 serait imputable principalement à la morosité de l’environnement économique dans les pays émetteurs. Autre constat fait sur l’économie sénégalaise est la difficulté d’accès au financement. Dans ses explications, M. Wade « le Sénégal est encore très loin
des pays émergents en matière de crédit intérieur au secteur privé rapporté au Pib ». Les prêts octroyés profitent davantage aux activités de commerce et des services et les marges d’intérêt au Sénégal « figurent parmi les plus élevées au monde, bien au-dessus des
niveaux observés dans les pays émergents », liste M. Wade. Ce dernier est d’avis que « la question de l’accès au financement est à examiner tant du côté de l’offre des banques et établissements financiers que du côté de la demande ». Le Sénégal doit aussi faire des
efforts pour améliorer les infrastructures de commerce et de transport ainsi que le taux d’utilisation de l’internet. De l’avis de M. Wade, la qualité des infrastructures renforce l’attractivité d’une destination à la fois comme facilité d’accès aux marchés, mais aussi
comme élément de la qualité de vie ».
Relance de l’économie sénégalaise par les Pme,
Relance de l’économie sénégalaise par les Pme,
Le Tourisme et l’agriculture
EL Hadji NDIAYE
EL Hadji NDIAYE