« Tout transporteur agrée peut prétendre au transport pour la livraison des conteneurs de et vers les terminaux portuaires », telle est la nouvelle donne au Port Autonome de Dakar (PAD). Selon El Hadji Ibra Thiam, Attaché commercial, en charge de l’instruction des dossiers d’agrément pour les activités de transit, de manutention, de consignation et de transport au PAD, « l’arrêté N°63-65 du 10 juin 2010 signé conjointement par le Ministre du Commerce et le Ministre de l’Economie maritime, de la Pêche et des Transports maritimes, donne la possibilité aux opérateurs et usagers d’exercer librement l’activité de transport de conteneurs ». Il révèle qu’actuellement, on dénombre 90 sociétés qui ont reçu l’agrément pour mener l’activité de transport de conteneurs au sein du domaine portuaire du PAD. Il indique en outre que l’idée de la libéralisation du transport à conteneurs est issue des recommandations du Conseil présidentiel sur l’investissement (CPI). C’est ainsi que la caution numéraire qui était exigée pour le transport de tout conteneur a été remplacé par une assurance qui couvre la valeur du conteneur. De l’avis de M. Thiam auparavant avec les pénalités de détention, certaines entreprises exigeaient avant l’embarquement de leurs conteneurs des garanties en numéraires et cela était difficile pour les transporteurs. Imaginez un transporteur qui a en charge le transport de plus de 10 conteneurs auprès d’une compagnie, vouloir déposer une garantie en numéraire pour chaque conteneur, n’est pas aussi évident, argumente M. Thiam. Il ajoute en outre, que la restitution de cette caution numéraire en espèce ou par chèque n’était pas aussi simple, car souvent le transporteur peut exiger qu’on lui restitue sa garantie dans les mêmes conditions qu’au départ.
Par ailleurs, l’article 1 de l’arrêté mentionne « qu’après agrément, un cahier de charge fixant les droits et obligations des parties est signé entre le Directeur général du PAD et l’entreprise bénéficiaire ». Cette dernière ne détient pas l’agrément de façon définitive, car l’article 2 de l’arrêté stipule que « l’agrément est valable pour une durée de 2 ans. Il est renouvelable, et est susceptible de retrait provisoire ou définitif dans les conditions définies par la décision d’agrément ».
Parlant des critères pour l’obtention de l’agrément du transport des conteneurs, M. Thiam souligne entre autres, que la société doit obtenir un Certificat d’aptitude technique spéciale délivrée par la Direction du Transport terrestre et avoir un minimum de 5 ensembles routiers, c’est-à-dire en termes simples 5 camions.
Transport conteneurs : Un créneau porteur, mais des correctifs souhaités
Il y a un réel engouement des opérateurs économiques pour le transport de conteneurs. Selon M. Thiam, depuis la libéralisation du transport à conteneurs, le choix des entreprises se porte plus à la demande d’agrément sur cette activité au détriment des activités de transit, de consignation ou de manutention. Du coté des opérateurs économiques, ils sont unanimes à saluer la libéralisation du transport à conteneur. Selon Baba Tall, Directeur général de Maritalia Group, le marché était l’apanage d’un petit groupe de sociétés et aujourd’hui avec la libéralisation le client peut faire le choix de son transporteur et récupérer son conteneur dans les meilleurs délais.
Ainsi, sur cette activité de transport de conteneurs, M. Thiam soutient que « le marché est restreint et ouvert à la fois. Chacun peut contracter auprès des compagnies de consignation représentant les armateurs ». Il déclare par ailleurs que « si on se base sur les déclarations de chiffre d’affaires des transporteurs, on peut dire que l’activité est rentable pour certaines entreprises qui arrivent à contracter avec les compagnies maritimes ». Il poursuit en disant que « pour d’autres, c’est problématique parce qu’il y a une certaine désinformation par rapport au transport de conteneurs ». Certains opérateurs économiques ont pensé que l’obtention de l’agrément donne droit à des marchés, alors que l’activité doit être ciblée avant l’effectivité de l’agrément, explique M. Thiam. Ce dernier, nous cite le cas d’un responsable d’une entreprise agréée pour le transport de conteneurs, qui est venu réclamer des marchés au niveau du Service commercial du PAD.
Néanmoins, si l’activité de transport de conteneurs reste un créneau florissant, les écueils ne manquent pas et certains acteurs plaident même pour une révision de l’arrêté.
Les pénalités de détention et les délais de franchise indexés
L’article 6 de l’arrêté sur la libéralisation du transport à conteneurs, fixe la réglementation pour les zones de livraison et les délais de franchises des conteneurs. Ainsi, dans la région administrative de Dakar, le transport d’un conteneur et son retour au PAD, la durée est de 24h à partir de l’inter-change (date et heure de départ). Pour les régions périphériques comme Matam, Tambacounda, Kédougou, Kolda, Sédhiou, Ziguinchor en plus du département de Podor, la durée est de 5 jours. Les autres régions du Sénégal comme Kaolack, Diourbel entre autres ont 3 jours de délai et les pays limitrophes tels la Gambie, la Guinée Conakry, la Guinée Bissau, le Mali et la Mauritanie 21 jours. L’article 6 mentionne qu’au-delà de ces périmètres, les délais sont négociés entre les parties. Le non respect de ces délais établis occasionne des pénalités avec les tarifs suivants libellés dans l’article 7 de l’arrêté. Ainsi, le transporteur devra payer 15.000 HTVA/Jour pour un conteneur de 20 pieds et 25.000 HTVA/Jour pour un conteneur de 40 pieds.
Pour les transporteurs, le délai dans la région de Dakar pose problème, compte tenu des difficultés de la mobilité urbaine. Ils plaident en lieu et place des 24h que le délai soit porté à 48h. Les pénalités de détention sont jugés exorbitantes pour bon nombre de transporteur. Ce qui fait dire à M. Thiam qu’avec les pénalités de détention, certaines compagnies engrangent des sommes considérables. Selon un responsable de société ayant requis l’anonymat, le conteneur ne revient qu’à 6.000 F CFA aux compagnies de consignation alors que la pénalité journalière est plafonnée à 25.000 F CFA. Il soutient que si les prix produits sont chers à Dakar c’est à cause de ces pratiques, car l’opérateur économique va toujours répercuter ses charges sur la marchandise et dans le même sillage les coûts au PAD élevés.
Par ailleurs, les transporteurs dénoncent aussi la concurrence déloyale que mènent certaines compagnies qui sont armateurs et transporteurs et du coup beaucoup de sociétés agréées en sont réduites à faire de la sous-traitance. Au chapitre des correctifs, certains transporteurs pensent que dans le libellé de l’arrêté, il faut nécessaire exiger qu’il ait un cadre du métier de transport à conteneurs pour sécuriser cette activité et assainir le secteur. Pour sa part, El Hadji Ibra Thiam qui a mis en place une gestion centralisée du transport à conteneurs à travers une base de données, « toute réforme mérite une évaluation et il faut faire un bilan d’étape pour mesurer les effets de cette libéralisation ». Ainsi, il annonce qu’un séminaire va être organisé avec l’ensemble des acteurs du transport à conteneurs pour définir de nouvelles orientations.
EL Hadji NDIAYE
Par ailleurs, l’article 1 de l’arrêté mentionne « qu’après agrément, un cahier de charge fixant les droits et obligations des parties est signé entre le Directeur général du PAD et l’entreprise bénéficiaire ». Cette dernière ne détient pas l’agrément de façon définitive, car l’article 2 de l’arrêté stipule que « l’agrément est valable pour une durée de 2 ans. Il est renouvelable, et est susceptible de retrait provisoire ou définitif dans les conditions définies par la décision d’agrément ».
Parlant des critères pour l’obtention de l’agrément du transport des conteneurs, M. Thiam souligne entre autres, que la société doit obtenir un Certificat d’aptitude technique spéciale délivrée par la Direction du Transport terrestre et avoir un minimum de 5 ensembles routiers, c’est-à-dire en termes simples 5 camions.
Transport conteneurs : Un créneau porteur, mais des correctifs souhaités
Il y a un réel engouement des opérateurs économiques pour le transport de conteneurs. Selon M. Thiam, depuis la libéralisation du transport à conteneurs, le choix des entreprises se porte plus à la demande d’agrément sur cette activité au détriment des activités de transit, de consignation ou de manutention. Du coté des opérateurs économiques, ils sont unanimes à saluer la libéralisation du transport à conteneur. Selon Baba Tall, Directeur général de Maritalia Group, le marché était l’apanage d’un petit groupe de sociétés et aujourd’hui avec la libéralisation le client peut faire le choix de son transporteur et récupérer son conteneur dans les meilleurs délais.
Ainsi, sur cette activité de transport de conteneurs, M. Thiam soutient que « le marché est restreint et ouvert à la fois. Chacun peut contracter auprès des compagnies de consignation représentant les armateurs ». Il déclare par ailleurs que « si on se base sur les déclarations de chiffre d’affaires des transporteurs, on peut dire que l’activité est rentable pour certaines entreprises qui arrivent à contracter avec les compagnies maritimes ». Il poursuit en disant que « pour d’autres, c’est problématique parce qu’il y a une certaine désinformation par rapport au transport de conteneurs ». Certains opérateurs économiques ont pensé que l’obtention de l’agrément donne droit à des marchés, alors que l’activité doit être ciblée avant l’effectivité de l’agrément, explique M. Thiam. Ce dernier, nous cite le cas d’un responsable d’une entreprise agréée pour le transport de conteneurs, qui est venu réclamer des marchés au niveau du Service commercial du PAD.
Néanmoins, si l’activité de transport de conteneurs reste un créneau florissant, les écueils ne manquent pas et certains acteurs plaident même pour une révision de l’arrêté.
Les pénalités de détention et les délais de franchise indexés
L’article 6 de l’arrêté sur la libéralisation du transport à conteneurs, fixe la réglementation pour les zones de livraison et les délais de franchises des conteneurs. Ainsi, dans la région administrative de Dakar, le transport d’un conteneur et son retour au PAD, la durée est de 24h à partir de l’inter-change (date et heure de départ). Pour les régions périphériques comme Matam, Tambacounda, Kédougou, Kolda, Sédhiou, Ziguinchor en plus du département de Podor, la durée est de 5 jours. Les autres régions du Sénégal comme Kaolack, Diourbel entre autres ont 3 jours de délai et les pays limitrophes tels la Gambie, la Guinée Conakry, la Guinée Bissau, le Mali et la Mauritanie 21 jours. L’article 6 mentionne qu’au-delà de ces périmètres, les délais sont négociés entre les parties. Le non respect de ces délais établis occasionne des pénalités avec les tarifs suivants libellés dans l’article 7 de l’arrêté. Ainsi, le transporteur devra payer 15.000 HTVA/Jour pour un conteneur de 20 pieds et 25.000 HTVA/Jour pour un conteneur de 40 pieds.
Pour les transporteurs, le délai dans la région de Dakar pose problème, compte tenu des difficultés de la mobilité urbaine. Ils plaident en lieu et place des 24h que le délai soit porté à 48h. Les pénalités de détention sont jugés exorbitantes pour bon nombre de transporteur. Ce qui fait dire à M. Thiam qu’avec les pénalités de détention, certaines compagnies engrangent des sommes considérables. Selon un responsable de société ayant requis l’anonymat, le conteneur ne revient qu’à 6.000 F CFA aux compagnies de consignation alors que la pénalité journalière est plafonnée à 25.000 F CFA. Il soutient que si les prix produits sont chers à Dakar c’est à cause de ces pratiques, car l’opérateur économique va toujours répercuter ses charges sur la marchandise et dans le même sillage les coûts au PAD élevés.
Par ailleurs, les transporteurs dénoncent aussi la concurrence déloyale que mènent certaines compagnies qui sont armateurs et transporteurs et du coup beaucoup de sociétés agréées en sont réduites à faire de la sous-traitance. Au chapitre des correctifs, certains transporteurs pensent que dans le libellé de l’arrêté, il faut nécessaire exiger qu’il ait un cadre du métier de transport à conteneurs pour sécuriser cette activité et assainir le secteur. Pour sa part, El Hadji Ibra Thiam qui a mis en place une gestion centralisée du transport à conteneurs à travers une base de données, « toute réforme mérite une évaluation et il faut faire un bilan d’étape pour mesurer les effets de cette libéralisation ». Ainsi, il annonce qu’un séminaire va être organisé avec l’ensemble des acteurs du transport à conteneurs pour définir de nouvelles orientations.
EL Hadji NDIAYE