En trois ans d’activités, la Délégation générale à l’entrepreneuriat rapide des femmes et jeunes (Der/Fj) a obtenu des résultats satisfaisants. C’est que soutient dans cet entretien, le Délégué général, Pape Amadou Sarr. Il révèle que durant cette période la structure a mobilisé plus de 75 milliards de FCfa injectés dans l’économie sénégalaise au profil de jeunes et femmes entrepreneurs. Des questions comme le modèle économique de la Der/Fj, les leçons apprises, les contraintes majeures, les critiques, le projet Pavie n’ont pas été occultées par M. Sarr. Il n’a pas manqué de saluer la visite que la directrice générale du Fmi a effectué à la Der tout récemment.
Monsieur le Délégué général, quel est le bilan à mi-parcours après trois ans d’intervention dans l’écosystème financier et entrepreneurial ?
Je vous remercie de l’opportunité que vous m’offrez de m’adresser à vos lecteurs. Le bilan de la Délégation générale à l’Entrepreneuriat Rapide des Femmes et des Jeunes (DER/FJ) est à mon avis satisfaisant au vu des réalisations à date, même si, il faut le reconnaître, nous avons encore du chemin à parcourir afin d'atteindre des résultats plus satisfaisants et efficients.
En effet, la DER/FJ a été mise en place par le Chef de l’Etat S.E. M. Macky Sall, Président de la République du Sénégal, pour impulser, promouvoir et accompagner l’entreprenariat des femmes et des jeunes au Sénégal. Dans un premier temps, après avoir identifié les contraintes auxquelles font face les entrepreneurs, les auto et primo-entrepreneurs, nous avons mis en place un dispositif permettant la prise en compte de leurs besoins de façon holistique. En plus de l’accompagnement financier, un accompagnement non financier en termes de formation, de formalisation, d’incubation, d’accélération, de mise à niveau et de mise en relation entre autres est proposé.
Aujourd’hui, nous avons pu, en trois années pleines d’activités, structurer globalement quatre guichets :
Nous avons également accompagné la structuration de différentes filières agricoles telles que l’anacarde, le fonio, le riz, le maraîchage et de façon globale, l’agriculture avec le précieux appui apporté aux Sociétés d’Intensification de la Production Agricole (SIPA) dans les régions du fleuve Sénégal. Il en est de même pour les secteurs de la pêche, de l’élevage ou encore de l’artisanat.
Les résultats sont divers. Avec plus de 150 007 crédits octroyés à 130 542 sénégalais, nous sommes résolument dans l’entrepreneuriat de masse qui implique aussi une forte dimension d’inclusion financière. En outre, près de 100 000 comptes ont été créés au niveau des banques et SFD grâce à la DER/FJ. Nous avons aussi contribué à la bonification du taux d’intérêt : 5%, compte non tenu de tout ce qui est mécanismes de co-financement et de garanties apportés à nos institutions financières de la place. En outre, les taux d’intérêts sont capés à 0% pour les crédits accordés aux personnes vivant avec un handicap afin de favoriser leur inclusion socio-économique.
Enfin, les startups et TMPEs des entrepreneurs innovants n’ont pas été en reste à travers la mise en place d’un fonds de soutien à l’innovation, de 15 milliards FCFA qui à date, a permis de financer 192 startups pour 5 Milliards de FCFA et apporter de l’assistance technique à près de 300 startups. Cet écosystème et l’ensemble des entrepreneurs, tous secteurs confondus, bénéficient également désormais du dispositif D-hub by DER-FJ. Il s’agit d’un réseau de plateaux d’innovation et d’incubation que nous avons mis en place, et dont un pilote a été lancé le 30 septembre 2021 à Dakar dans les locaux de la DER-FJ. En 2022, nous procéderons à la mise en place de 7 D-hubs additionnels dans les régions universitaires afin de garantir un maillage territorial permettant une mise en synergie des acteurs de l’accompagnement de l’entrepreneuriat présents dans le pays tout en contribuant à renforcer et compléter l’offre d’accompagnement existante en matière d’innovation.
Je vous remercie de l’opportunité que vous m’offrez de m’adresser à vos lecteurs. Le bilan de la Délégation générale à l’Entrepreneuriat Rapide des Femmes et des Jeunes (DER/FJ) est à mon avis satisfaisant au vu des réalisations à date, même si, il faut le reconnaître, nous avons encore du chemin à parcourir afin d'atteindre des résultats plus satisfaisants et efficients.
En effet, la DER/FJ a été mise en place par le Chef de l’Etat S.E. M. Macky Sall, Président de la République du Sénégal, pour impulser, promouvoir et accompagner l’entreprenariat des femmes et des jeunes au Sénégal. Dans un premier temps, après avoir identifié les contraintes auxquelles font face les entrepreneurs, les auto et primo-entrepreneurs, nous avons mis en place un dispositif permettant la prise en compte de leurs besoins de façon holistique. En plus de l’accompagnement financier, un accompagnement non financier en termes de formation, de formalisation, d’incubation, d’accélération, de mise à niveau et de mise en relation entre autres est proposé.
Aujourd’hui, nous avons pu, en trois années pleines d’activités, structurer globalement quatre guichets :
- Le Nano-crédit qui s’occupe des financements entre 10 000 et 500 000F CFA,
- le guichet micro-crédit entre 100 000F CFA et 1 000 000F CFA,
- le guichet financement des TPMEs entre 1 000 000 et 50 000 000F CFA
- et le volet structuration des chaines de valeur pour les financements de plus de 50 000 000F CFA.
- Plus de 75 milliards de francs CFA injectés dans l’économie sénégalaise au profit de jeunes et femmes entrepreneurs ;
- Plus de 150 007 crédits à 130 542 sénégalais ;
- 14 régions, 46 départements et 552 communes impactés ;
- Plus de 3096 petites et moyennes entreprises locales financées et accompagnées sur l’ensemble du territoire national ;
- Plus de 3800 bénéficiaires formés dans divers secteurs ;
- Plus de 3100 unités économiques formalisées avec obtention du Ninea et du registre de commerce ;
- le Nano crédit, formidable outil d'inclusion financière et de lutte contre la pauvreté des femmes, comptabilise un volume de financement de 4,5 milliards FCFA, plus de 61 062 crédits octroyés à plus de 38 123 bénéficiaires. A date, 65 points Nano-crédit ont déjà été déployés et il est prévu l’ouverture de plusieurs points de services supplémentaires d’ici fin 2021.
Nous avons également accompagné la structuration de différentes filières agricoles telles que l’anacarde, le fonio, le riz, le maraîchage et de façon globale, l’agriculture avec le précieux appui apporté aux Sociétés d’Intensification de la Production Agricole (SIPA) dans les régions du fleuve Sénégal. Il en est de même pour les secteurs de la pêche, de l’élevage ou encore de l’artisanat.
Les résultats sont divers. Avec plus de 150 007 crédits octroyés à 130 542 sénégalais, nous sommes résolument dans l’entrepreneuriat de masse qui implique aussi une forte dimension d’inclusion financière. En outre, près de 100 000 comptes ont été créés au niveau des banques et SFD grâce à la DER/FJ. Nous avons aussi contribué à la bonification du taux d’intérêt : 5%, compte non tenu de tout ce qui est mécanismes de co-financement et de garanties apportés à nos institutions financières de la place. En outre, les taux d’intérêts sont capés à 0% pour les crédits accordés aux personnes vivant avec un handicap afin de favoriser leur inclusion socio-économique.
Enfin, les startups et TMPEs des entrepreneurs innovants n’ont pas été en reste à travers la mise en place d’un fonds de soutien à l’innovation, de 15 milliards FCFA qui à date, a permis de financer 192 startups pour 5 Milliards de FCFA et apporter de l’assistance technique à près de 300 startups. Cet écosystème et l’ensemble des entrepreneurs, tous secteurs confondus, bénéficient également désormais du dispositif D-hub by DER-FJ. Il s’agit d’un réseau de plateaux d’innovation et d’incubation que nous avons mis en place, et dont un pilote a été lancé le 30 septembre 2021 à Dakar dans les locaux de la DER-FJ. En 2022, nous procéderons à la mise en place de 7 D-hubs additionnels dans les régions universitaires afin de garantir un maillage territorial permettant une mise en synergie des acteurs de l’accompagnement de l’entrepreneuriat présents dans le pays tout en contribuant à renforcer et compléter l’offre d’accompagnement existante en matière d’innovation.
Pouvez-vous revenir sur le modèle économique de la DER/FJ ?
Les ressources de la DER/FJ proviennent d'une part de l’Etat avec un budget prévu de 30 milliards/an. Mais les ressources mobilisées auprès du trésor public, ne sont pas toujours équivalentes à l’enveloppe prévue de 30 milliards.
Au-delà de l’enveloppe de l’Etat, nous avons aussi des ressources provenant d'institutions financières bilatérales comme multilatérales sous forme de prêt rétrocédé à la DER-FJ. Nous pouvons citer la Banque Africaine de Développement (BAD), l’Agence Française de Développement (AFD), ainsi que des dons et subventions provenant d’institutions des Nations-Unies comme le Fonds international de Développement agricole (FIDA) et le Programme des Nations Unies pour le Développement (PNUD), de fondations telles que la fondation Bill et Melinda Gates et la fondation USA-Afrique pour le développement (USADF).
Tous ces partenariats divers et variés nous permettent d’avoir des ressources plus ou moins stables et longues et de planifier les programmes et axes d'intervention avec nos banques et SFD partenaires.
En outre, notre collaboration avec ces institutions financières comme la BNDE, la Banque agricole, l’UM-PAMECAS, le CMS, ACEP etc. nous permet d’avoir des ressources supplémentaires à travers des mécanismes de co-financement et de garanties. J’en veux pour preuve le financement de la campagne de commercialisation de l’anacarde pour laquelle la DER/FJ a mis 1 milliard et a pu obtenir grâce à l’effet de levier 6,7 milliards cette année. Ainsi, ce sont les ressources combinées de l’Etat du Sénégal, des bailleurs de fonds de l’Etat, des fondations, des institutions financières partenaires ainsi que les remboursements des crédits déjà octroyés et arrivés à échéance, qui nous ont permis de bâtir notre modèle hybride et d’atteindre au cours de ces trois dernières années, les résultats énumérés plus haut ; c’est-à-dire, [la répétition est pédagogique] plus de 75 milliards de crédits octroyés à plus de 130542 bénéficiaires sur l’ensemble du territoire national.
Quelles leçons apprises pourrions-nous retenir de ce modèle ainsi que les contraintes majeures notées ?
Les principales leçons apprises au cours de ces trois dernières années sur le modèle économique de la DER-FJ, que nous continuons d’affiner et améliorer, sont que :
Des reproches sont souvent faits à la DER/FJ de ne pas trop impacter l’emploi et l’insertion professionnelle des jeunes. Que répondez-vous à ceux-là ?
Entre la perception et la réalité, il y a souvent un grand décalage. La dernière étude du Bureau de Prospective Economique (BPE) met en lumière un impact réel de la DER/FJ auprès des populations, des entreprises et des entrepreneurs.
En effet, Il ressort de cette étude que 68% de nos bénéficiaires sont globalement satisfaits de l’intervention de la DER/FJ. En outre, il a été constaté que le financement de la DER/FJ a servi principalement à renforcer des activités existantes et dans une moindre mesure à créer de nouvelles activités pour nos bénéficiaires. Le financement accordé aux bénéficiaires détenteurs des TPMEs a essentiellement servi à augmenter le volume de production (36% des réponses) et le chiffre d’affaires (28% des réponses).
Pour les financements de plus d’un million, on est à une fourchette entre 0 et 17 emplois qui ont été créés pour chacune des différentes entreprises financées. Seulement 10% de ces financements n’ont pas eu à créer des emplois. La mise en place de prêts Covid-19 par la DER/FJ a été salvatrice pour plusieurs unités économiques qui faisaient face à des difficultés durant la pandémie.
Toutefois, il est important de rappeler que tous les projets financés ne vont pas être des réussites, l’essentiel, c’est de mettre en place un dispositif d’accompagnement pour ne laisser personne en rade.
En outre, nous évoluons dans un écosystème avec d’autres entités comme l’ADEPME, le 3FPT ou l’ONFP, qui jouent chacune en ce qui la concerne, un rôle important. A la faveur des recommandations phares issues du programme d’urgence pour l’emploi et l’insertion socio-économique des femmes et des jeunes, nous sommes dans une synergie et mutualisation des interventions à travers le guichet unique.
L’ANPEJ est le guichet en charge de l’accueil et de l’orientation, le 3FPT est en charge de la formation, la DER/FJ est le guichet unique de financement. La DER/FJ a son rôle à jouer, mais il faut voir le problème globalement. La DER/FJ participe aux efforts collectifs, mais ne peut à elle seule résoudre les problèmes.
Enfin, je tiens à réitérer le principe que le rôle de l’Etat n’est pas de créer de l’emploi, mais plutôt, les conditions favorables à l’éclosion d’un environnement favorable au développement d’un secteur privé fort créateur d’opportunités et d’emplois.
Les ressources de la DER/FJ proviennent d'une part de l’Etat avec un budget prévu de 30 milliards/an. Mais les ressources mobilisées auprès du trésor public, ne sont pas toujours équivalentes à l’enveloppe prévue de 30 milliards.
Au-delà de l’enveloppe de l’Etat, nous avons aussi des ressources provenant d'institutions financières bilatérales comme multilatérales sous forme de prêt rétrocédé à la DER-FJ. Nous pouvons citer la Banque Africaine de Développement (BAD), l’Agence Française de Développement (AFD), ainsi que des dons et subventions provenant d’institutions des Nations-Unies comme le Fonds international de Développement agricole (FIDA) et le Programme des Nations Unies pour le Développement (PNUD), de fondations telles que la fondation Bill et Melinda Gates et la fondation USA-Afrique pour le développement (USADF).
Tous ces partenariats divers et variés nous permettent d’avoir des ressources plus ou moins stables et longues et de planifier les programmes et axes d'intervention avec nos banques et SFD partenaires.
En outre, notre collaboration avec ces institutions financières comme la BNDE, la Banque agricole, l’UM-PAMECAS, le CMS, ACEP etc. nous permet d’avoir des ressources supplémentaires à travers des mécanismes de co-financement et de garanties. J’en veux pour preuve le financement de la campagne de commercialisation de l’anacarde pour laquelle la DER/FJ a mis 1 milliard et a pu obtenir grâce à l’effet de levier 6,7 milliards cette année. Ainsi, ce sont les ressources combinées de l’Etat du Sénégal, des bailleurs de fonds de l’Etat, des fondations, des institutions financières partenaires ainsi que les remboursements des crédits déjà octroyés et arrivés à échéance, qui nous ont permis de bâtir notre modèle hybride et d’atteindre au cours de ces trois dernières années, les résultats énumérés plus haut ; c’est-à-dire, [la répétition est pédagogique] plus de 75 milliards de crédits octroyés à plus de 130542 bénéficiaires sur l’ensemble du territoire national.
Quelles leçons apprises pourrions-nous retenir de ce modèle ainsi que les contraintes majeures notées ?
Les principales leçons apprises au cours de ces trois dernières années sur le modèle économique de la DER-FJ, que nous continuons d’affiner et améliorer, sont que :
- La mobilisation des ressources de l’Etat est parfois difficile, comme pour toutes les autres administrations ; nous sommes conscients de la très forte demande sur le budget de l’Etat et des contraintes budgétaires au niveau de l’Etat, heureusement, les ressources additionnelles nous ont permis de financer à plus de 75 milliards de FCFA les entrepreneurs Sénégalais.
- La très forte demande : elle est pour l’heure (NDLR Décembre 2021) estimée à plus de 215 milliards de francs CFA alors que notre budget annuel est de 30 milliards de francs CFA. Vous comprendrez alors aisément qu’il nous soit très difficile de satisfaire toute la demande et qu’il y ait des frustrés et cette perception selon laquelle le niveau de financement est faible. Heureusement, nous avons la possibilité de lever des ressources additionnelles.
- Cela mène naturellement au défi de la gestion de la volumétrie. En effet, la forte demande de financement se traduit en une nécessité de digitaliser le service autant que possible. Cela est une nécessité et nous l'avons bien compris. C'est ainsi que la DER/FJ a entamé en ce sens une profonde digitalisation de ses procédures. Toutefois, cela doit se faire en tenant compte de nos bénéficiaires cibles afin de développer des outils et mécanismes appropriés à leurs usages, habitudes et conditions. D’où l’importance d’avoir une approche d’enrôlement en phygital (physique et digital), en adossant au dispositif digital une infrastructure physique territorialisée pour renforcer la proximité avec nos cibles et leur bonne appropriation du dispositif que nous leur offrons. C’est la raison pour laquelle la DER/FJ a initié son déploiement physique dans les régions et départements et le renforcera davantage en 2022. Le renforcement du volet d’assistance technique en partenariat avec l’écosystème d’acteurs publics et privés nous permettra également d’accompagner davantage d’entrepreneurs au-delà même de l’accompagnement financier.
- Les contraintes liées à la mise en œuvre des conventions de partenariat avec les banques et SFD partenaires : nous avons parfois des difficultés par rapport à la mise à disposition des financements à temps par certains de nos partenaires. Du côté de la DER/FJ, nous avons maitrisé tout le processus d’enrôlement, de traitement et de décision d’octroi ou non des crédits aux bénéficiaires, mais, nous devons avouer que nous ne maîtrisons pas les délais liés aux diligences effectuées par les SFD et banques partenaires pour la mise en place effective des crédits. Toutefois, nous sommes en train de finaliser la mise en place d'un système d’informations bancaires ou financières harmonisé nous permettant de maîtriser ce risque. Nous y travaillons avec une entreprise digitale locale.
- La COVID-19 : une autre difficulté majeure rencontrée depuis 2020 est la pandémie de la COVID-19 et ses implications néfastes (parfois bénéfiques pour certains secteurs comme le digital) pour les entrepreneurs et l’économie sénégalaise et mondiale de façon globale. En effet, à cause de la pandémie, nous avons assisté à une dégradation de la qualité de notre portefeuille pour un certain nombre de secteurs d’activités. Plusieurs bénéficiaires étant confrontés à des difficultés, nous avions dû suspendre pendant une année le remboursement en capital et en intérêt des crédits octroyés entre 2018 et 2019 en application des recommandations du Président de la République et de la Banque centrale. Un travail d’assainissement, de restructuration et de recouvrement de ces créances est en cours.
Des reproches sont souvent faits à la DER/FJ de ne pas trop impacter l’emploi et l’insertion professionnelle des jeunes. Que répondez-vous à ceux-là ?
Entre la perception et la réalité, il y a souvent un grand décalage. La dernière étude du Bureau de Prospective Economique (BPE) met en lumière un impact réel de la DER/FJ auprès des populations, des entreprises et des entrepreneurs.
En effet, Il ressort de cette étude que 68% de nos bénéficiaires sont globalement satisfaits de l’intervention de la DER/FJ. En outre, il a été constaté que le financement de la DER/FJ a servi principalement à renforcer des activités existantes et dans une moindre mesure à créer de nouvelles activités pour nos bénéficiaires. Le financement accordé aux bénéficiaires détenteurs des TPMEs a essentiellement servi à augmenter le volume de production (36% des réponses) et le chiffre d’affaires (28% des réponses).
Pour les financements de plus d’un million, on est à une fourchette entre 0 et 17 emplois qui ont été créés pour chacune des différentes entreprises financées. Seulement 10% de ces financements n’ont pas eu à créer des emplois. La mise en place de prêts Covid-19 par la DER/FJ a été salvatrice pour plusieurs unités économiques qui faisaient face à des difficultés durant la pandémie.
Toutefois, il est important de rappeler que tous les projets financés ne vont pas être des réussites, l’essentiel, c’est de mettre en place un dispositif d’accompagnement pour ne laisser personne en rade.
En outre, nous évoluons dans un écosystème avec d’autres entités comme l’ADEPME, le 3FPT ou l’ONFP, qui jouent chacune en ce qui la concerne, un rôle important. A la faveur des recommandations phares issues du programme d’urgence pour l’emploi et l’insertion socio-économique des femmes et des jeunes, nous sommes dans une synergie et mutualisation des interventions à travers le guichet unique.
L’ANPEJ est le guichet en charge de l’accueil et de l’orientation, le 3FPT est en charge de la formation, la DER/FJ est le guichet unique de financement. La DER/FJ a son rôle à jouer, mais il faut voir le problème globalement. La DER/FJ participe aux efforts collectifs, mais ne peut à elle seule résoudre les problèmes.
Enfin, je tiens à réitérer le principe que le rôle de l’Etat n’est pas de créer de l’emploi, mais plutôt, les conditions favorables à l’éclosion d’un environnement favorable au développement d’un secteur privé fort créateur d’opportunités et d’emplois.
La DER/FJ a récemment mis en place le Projet d’appui et de valorisation des initiatives entrepreneuriales (PAVIE) des femmes et des jeunes. Quels sont les objectifs attendus de ce projet ?
Le Projet d’Appui et de Valorisation des Initiatives Entrepreneuriales est le programme phare de la DER/FJ. Lancé fin 2020, le PAVIE est venu compléter les actions que nous avions déjà engagées. Il se fixe 4 objectifs clés : financer plus de 14 000 initiatives entrepreneuriales pour un volume de financement de l’ordre de 61 milliards de francs CFA ; générer ou consolider 154 000 emplois dont 60% destinés aux femmes (environ 65 000 emplois directs et 89 000 emplois indirects) ; former plus de 27 000 entrepreneurs dont plus de 15 000 femmes ; appuyer la transformation digitale et la formalisation de milliers d’entreprises, dont 50% sont dirigées par des femmes.
Le PAVIE est structuré autour de trois composantes : la valorisation de l’entrepreneuriat dans les chaînes de valeur agricoles et artisanales à fort potentiel de création d’emplois, le développement des MPME à fort potentiel de création de valeur et d’emplois dans les secteurs de l’industrie et des services ainsi que l’appui technique.
Le programme est co-financé par la BAD, l’AFD et l’Etat du Sénégal à travers la DER/FJ. Le coût de la première phase du programme (PAVIE I) est de 74 Milliards francs CFA qui comprennent le financement de la BAD à hauteur de 41 milliards de francs CFA et la contrepartie du gouvernement du Sénégal, d’un montant de 30 milliards de francs CFA.
Quels sont les projets éligibles et les résultats attendus en termes d’impacts ?
Le PAVIE met un accent particulier sur la structuration des chaînes de valeur et le renforcement des capacités des bénéficiaires dans leurs domaines d’intervention, en plus de la création d’emplois. Les principaux projets concernent les secteurs prioritaires du PSE notamment, l’agriculture, la pêche, la pisciculture, l’installation de boucheries modernes, d’unités de fabriques d’aliments, de production de sel, l’artisanat, les services, l’industrie, le transport, les infrastructures de stockage etc.
La promotion de l’innovation et des technologies numériques constitue un volet important pour la DER/FJ, en quoi consiste l’accompagnement dans ce domaine ?
Le numérique est un secteur transversal sur lequel nous comptons beaucoup pour tirer les autres secteurs. La DER/FJ, par le biais de son fonds de soutien à l’innovation qui, je le rappelle, est doté d’un budget annuel de 3 milliards FCFA, accompagne de nombreuses startups et PMEs qui pour beaucoup trouvaient jusqu’alors difficilement un partenaire financier prêt à les accompagner. Par ailleurs, il faut noter que le financement des startups et des entreprises du numérique est en effet différent des autres projets.
Il leur faut un dispositif d’accompagnement spécifique axé sur le parcours du promoteur et permettant de le renforcer et de le valoriser auprès des fonds de Venture Capital (VC) et autres fonds d’investissement qui prendront le relais dans la chaîne de leur financement. C’est sur le maillon ‘’early stage’’, où le risque est plus grand et la rentabilité non immédiate, qu’un désert d’acteurs du financement était constaté jusqu’à ce que nous adressions ce vide. En effet, pour quelqu’un qui est dans la recherche, l’innovation, on ne peut pas lui exiger des remboursements alors que l’activité n’a pas encore commencé.
Ainsi, dans sa phase de recherche de solutions, le bénéficiaire a surtout besoin de subvention et prêts d’honneur, d’être accompagné avant de bénéficier d’un prêt de manière concrète. C’est en cela que notre financement dédié à l’innovation et au numérique est surtout adapté au parcours du bénéficiaire avec notamment, les étapes d’idéation (pré-incubation), de création (incubation) et d’amorçage et passage à l’échelle (accélération) avec des produits financiers adaptés et une assistance technique dédiée.
Actualité oblige Monsieur le Ministre Délégué général, on a vu une Directrice générale du FMI séduite après sa visite, dans vos locaux. Pourquoi la Der et quelles pourraient être les implications pour votre structure ?
En effet, Mme Kristalina Giorgevia était dans nos locaux le 11 décembre 2021 pour mieux découvrir ce que nous faisons et rencontrer quelques-uns parmi nos bénéficiaires. Voir une personnalité de ce rang inscrire la DER/FJ dans son agenda officiel de visite au Sénégal témoigne de l’intérêt que suscite la DER/FJ au-delà même de nos frontières. Nous sommes heureux de constater qu’elle est très satisfaite et même séduite (pour reprendre vos termes) après sa visite.
Sa visite offre de réelles perspectives d’opportunités afin d’apporter des transformations dans l’économie et la vie des jeunes et femmes entrepreneurs du Sénégal. Nous voulons construire davantage de synergies avec ces organisations internationales pour une meilleure attractivité du Sénégal.
Kristalina Gieorgeva a salué votre habilité à améliorer, plus rapidement les choses en développant l’économie formelle au détriment de celle informelle mais aussi a lancé un appel à la duplication du modèle de la Der à l’échelle continentale. Comment avez-vous vécu cela ?
Cela nous réconforte et nous conforte dans notre perspective de toujours apporter des solutions innovantes et adaptées aux besoins de nos cibles mais également qui participent à mieux structurer notre économie.
Les échanges qu’elle a eus avec le management de la DER/FJ, les chefs d’entreprises financés, et les partenaires et autres acteurs de l’écosystème, lui ont permis certainement d’assoir la certitude que la DER/FJ est une structure réactive, efficace et qui met en place des solutions innovantes.
Le modèle de la DER/FJ marche parce que l’offre est globale et intégrée avec du financement, de la formalisation, de la formation. C’est sans doute ce dispositif éprouvé qui a séduit Mme la Directrice Générale du FMI mais également beaucoup de pays de la sous-région qui nous sollicitent pour un accompagnement.
C’est l’occasion pour moi de féliciter le Chef de l’Etat M. Macky Sall pour ses nombreuses actions pour la promotion de l’entrepreneuriat des femmes et des jeunes. Ce qui nous vaut aujourd’hui cette reconnaissance au niveau international.
Enfin, je voudrais, à l’orée de cette nouvelle année, souhaiter mes vœux de succès, de santé et de bonheur à tous les Sénégalais, particulièrement les acteurs de l’écosystème entrepreneurial ainsi qu’à tous vos lecteurs.
Bonne et heureuse année 2022 !
Lejecos Magazine
Le Projet d’Appui et de Valorisation des Initiatives Entrepreneuriales est le programme phare de la DER/FJ. Lancé fin 2020, le PAVIE est venu compléter les actions que nous avions déjà engagées. Il se fixe 4 objectifs clés : financer plus de 14 000 initiatives entrepreneuriales pour un volume de financement de l’ordre de 61 milliards de francs CFA ; générer ou consolider 154 000 emplois dont 60% destinés aux femmes (environ 65 000 emplois directs et 89 000 emplois indirects) ; former plus de 27 000 entrepreneurs dont plus de 15 000 femmes ; appuyer la transformation digitale et la formalisation de milliers d’entreprises, dont 50% sont dirigées par des femmes.
Le PAVIE est structuré autour de trois composantes : la valorisation de l’entrepreneuriat dans les chaînes de valeur agricoles et artisanales à fort potentiel de création d’emplois, le développement des MPME à fort potentiel de création de valeur et d’emplois dans les secteurs de l’industrie et des services ainsi que l’appui technique.
Le programme est co-financé par la BAD, l’AFD et l’Etat du Sénégal à travers la DER/FJ. Le coût de la première phase du programme (PAVIE I) est de 74 Milliards francs CFA qui comprennent le financement de la BAD à hauteur de 41 milliards de francs CFA et la contrepartie du gouvernement du Sénégal, d’un montant de 30 milliards de francs CFA.
Quels sont les projets éligibles et les résultats attendus en termes d’impacts ?
Le PAVIE met un accent particulier sur la structuration des chaînes de valeur et le renforcement des capacités des bénéficiaires dans leurs domaines d’intervention, en plus de la création d’emplois. Les principaux projets concernent les secteurs prioritaires du PSE notamment, l’agriculture, la pêche, la pisciculture, l’installation de boucheries modernes, d’unités de fabriques d’aliments, de production de sel, l’artisanat, les services, l’industrie, le transport, les infrastructures de stockage etc.
La promotion de l’innovation et des technologies numériques constitue un volet important pour la DER/FJ, en quoi consiste l’accompagnement dans ce domaine ?
Le numérique est un secteur transversal sur lequel nous comptons beaucoup pour tirer les autres secteurs. La DER/FJ, par le biais de son fonds de soutien à l’innovation qui, je le rappelle, est doté d’un budget annuel de 3 milliards FCFA, accompagne de nombreuses startups et PMEs qui pour beaucoup trouvaient jusqu’alors difficilement un partenaire financier prêt à les accompagner. Par ailleurs, il faut noter que le financement des startups et des entreprises du numérique est en effet différent des autres projets.
Il leur faut un dispositif d’accompagnement spécifique axé sur le parcours du promoteur et permettant de le renforcer et de le valoriser auprès des fonds de Venture Capital (VC) et autres fonds d’investissement qui prendront le relais dans la chaîne de leur financement. C’est sur le maillon ‘’early stage’’, où le risque est plus grand et la rentabilité non immédiate, qu’un désert d’acteurs du financement était constaté jusqu’à ce que nous adressions ce vide. En effet, pour quelqu’un qui est dans la recherche, l’innovation, on ne peut pas lui exiger des remboursements alors que l’activité n’a pas encore commencé.
Ainsi, dans sa phase de recherche de solutions, le bénéficiaire a surtout besoin de subvention et prêts d’honneur, d’être accompagné avant de bénéficier d’un prêt de manière concrète. C’est en cela que notre financement dédié à l’innovation et au numérique est surtout adapté au parcours du bénéficiaire avec notamment, les étapes d’idéation (pré-incubation), de création (incubation) et d’amorçage et passage à l’échelle (accélération) avec des produits financiers adaptés et une assistance technique dédiée.
Actualité oblige Monsieur le Ministre Délégué général, on a vu une Directrice générale du FMI séduite après sa visite, dans vos locaux. Pourquoi la Der et quelles pourraient être les implications pour votre structure ?
En effet, Mme Kristalina Giorgevia était dans nos locaux le 11 décembre 2021 pour mieux découvrir ce que nous faisons et rencontrer quelques-uns parmi nos bénéficiaires. Voir une personnalité de ce rang inscrire la DER/FJ dans son agenda officiel de visite au Sénégal témoigne de l’intérêt que suscite la DER/FJ au-delà même de nos frontières. Nous sommes heureux de constater qu’elle est très satisfaite et même séduite (pour reprendre vos termes) après sa visite.
Sa visite offre de réelles perspectives d’opportunités afin d’apporter des transformations dans l’économie et la vie des jeunes et femmes entrepreneurs du Sénégal. Nous voulons construire davantage de synergies avec ces organisations internationales pour une meilleure attractivité du Sénégal.
Kristalina Gieorgeva a salué votre habilité à améliorer, plus rapidement les choses en développant l’économie formelle au détriment de celle informelle mais aussi a lancé un appel à la duplication du modèle de la Der à l’échelle continentale. Comment avez-vous vécu cela ?
Cela nous réconforte et nous conforte dans notre perspective de toujours apporter des solutions innovantes et adaptées aux besoins de nos cibles mais également qui participent à mieux structurer notre économie.
Les échanges qu’elle a eus avec le management de la DER/FJ, les chefs d’entreprises financés, et les partenaires et autres acteurs de l’écosystème, lui ont permis certainement d’assoir la certitude que la DER/FJ est une structure réactive, efficace et qui met en place des solutions innovantes.
Le modèle de la DER/FJ marche parce que l’offre est globale et intégrée avec du financement, de la formalisation, de la formation. C’est sans doute ce dispositif éprouvé qui a séduit Mme la Directrice Générale du FMI mais également beaucoup de pays de la sous-région qui nous sollicitent pour un accompagnement.
C’est l’occasion pour moi de féliciter le Chef de l’Etat M. Macky Sall pour ses nombreuses actions pour la promotion de l’entrepreneuriat des femmes et des jeunes. Ce qui nous vaut aujourd’hui cette reconnaissance au niveau international.
Enfin, je voudrais, à l’orée de cette nouvelle année, souhaiter mes vœux de succès, de santé et de bonheur à tous les Sénégalais, particulièrement les acteurs de l’écosystème entrepreneurial ainsi qu’à tous vos lecteurs.
Bonne et heureuse année 2022 !
Lejecos Magazine